Associations, partis, police...
Le plan d'urgence du Conseil fédéral en cas de pénurie est critiqué de tous bords!

Les propositions du Conseil fédéral en cas de pénurie d'électricité cet hiver suscitent des critiques de la part des hôpitaux, de la police et des partis. En outre, l'UDC dénonce vivement les plans de son propre ministre de l'Economie, Guy Parmelin.
Publié: 11.12.2022 à 06:01 heures
|
Dernière mise à jour: 12.12.2022 à 07:27 heures
Sophie Reinhardt

Comment la Suisse peut-elle éviter une pénurie d'électricité cet hiver? Il y a trois semaines le Conseil fédéral a présenté une série de mesures. D'abord, des économies d'électricité volontaires. Mais si cela ne suffit pas, des interdictions doivent être imposées en fonction du niveau d'urgence. Selon le degré de tension de la situation, les saunas, les escaliers roulants ou les chauffages devraient être coupés. Et en cas d'extrême urgence, le réseau serait coupé pendant quelques heures dans certaines régions.

C'est la Confédération qui décidera de l'application – ou non – de ces interdictions et restrictions en fonction de l'évaluation concrète de la situation. Les associations et les partis ont jusqu'à lundi pour se prononcer sur le projet présenté par le gouvernement. Les réponses reçues jusqu'à présent montrent que presque personne n'a envie que ces plans se concrétisent.

Quid des établissements d'importance systémique?

L'association nationale des hôpitaux, H+, écrit par exemple dans sa prise de position que les établissements d'importance systémique ne doivent pas être concernés par ces mesures, même en cas de risque élevé de pénurie. «Pour les hôpitaux, les cliniques et les institutions de soins, un approvisionnement complet et sans interruption en électricité est vital», peut-on lire dans la lettre adressée au Conseil fédéral. La santé des patients en dépend.

L'UDC n'est pas du tout d'accord avec le plan prévu par son conseiller fédéral Guy Parmelin pour éviter une pénurie d'électricité cet hiver.
Photo: keystone-sda.ch
1/4

Le ministre de l'Economie, Guy Parmelin, a défendu le point de vue selon lequel les entreprises fournissant des biens et des services vitaux pouvaient également réduire leur consommation d'électricité. Cela pourrait se faire dans des domaines qui ne sont pas d'importance systémique, comme la cafétéria par exemple, rapporte le «Tages-Anzeiger». Les grands hôpitaux seraient toutefois exclus des coupures de réseau, le Conseil fédéral l'avait déjà affirmé en novembre.

Comment contrôler l'application des mesures?

Selon le premier niveau d'urgence envisagé par le gouvernement, le chauffage des bâtiments et des étages non utilisés devrait être coupé. Mais vérifier l'application de cette mesure risque d'être extrêmement difficile, font savoir de nombreux critiques.

La Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP) écrit ainsi dans sa réponse à la consultation que les corps de police ne disposent pas de ressources pour cela – «même pas pour des contrôles aléatoires». Dans sa réponse à la consultation, le canton d'Argovie s'oppose également à une police de l'électricité et du chauffage qui surveillerait le thermomètre des particuliers.

L'UDC compare la situation...à la RDA!

L'UDC est également très mécontente. Le parti rejette les plans de son propre conseiller fédéral Guy Parmelin «pour les remanier complètement». Les plans sont «déconnectés de la réalité, disproportionnés et faussent le marché de manière insoutenable».

Le parti est particulièrement indigné par le fait que le Conseil fédéral écrive que le contrôle social entre particuliers pourrait jouer un certain rôle. «Le fait que des voisins doivent désormais se contrôler et se dénoncer rappelle les méthodes de la RDA (ndlr: l'Allemagne de l'Est sous l'ère soviétique)», s'insurge le parti.

Les ménages plus touchés que l'économie

De manière générale, le PS salue plutôt les efforts prévus. Mais il s'insurge contre le fait que les ménages seraient plus rapidement et plus radicalement concernés et touchés par des restrictions que l'économie.

Ainsi, la température ambiante dans les logements privés pourrait être limitée à 18 degrés au niveau d'urgence 3, alors que l'exploitation des parcs de loisirs, des casinos et des discothèques ne serait interdite qu'au niveau 4. Netflix serait également interdit dès le niveau 3! Et en cas de pénurie d'électricité, les remontées mécaniques fonctionneraient encore, alors que l'électricité pour les gros consommateurs serait déjà rationnée.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la