Approbation de la commission
La Suisse pourrait revendre 25 chars à l'Allemagne

La Suisse doit officiellement mettre hors service 25 chars Leopard, qu'elle pourrait vendre à l'Allemagne pour combler ses lacunes de matériels. Seulement, cette décision reste controversée au Parlement.
Publié: 28.03.2023 à 17:52 heures
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Daniel Ballmer

La conseillère nationale PLR Maja Riniker a mené de nombreuses discussions et effectué un fort travail de persuasion, avec succès. Mardi, la commission de sécurité du Conseil national a adopté sa proposition par dix-sept voix contre sept et une abstention. Pas moins de 25 chars de combat Leopard doivent être mis hors service.

Il s’agit ainsi de créer la base permettant de revendre au constructeur en Allemagne les véhicules dont la Suisse n’a plus besoin. Berlin avait officiellement demandé à Berne si la Suisse pouvait mettre à disposition une partie des 96 «Leos» stockés en Suisse orientale. La République tchèque s’était également montrée intéressée.

Viola Amherd et le chef de l’armée se montrent ouverts

«Les discussions sont en cours depuis quelques semaines déjà, explique Maja Riniker. Les membres de la commission ont ainsi pu se faire une idée globale.» Le fait que la ministre de la Défense Viola Amherd se montre elle aussi ouverte à un accord a certainement aidé à son acceptation. La Suisse pourrait tout à fait renoncer à une partie de ses chars, avait déclaré la conseillère fédérale du centre au Conseil national.

L'Allemagne a présenté une demande officielle pour savoir si la Suisse pourrait mettre à disposition une partie des 96 chars Leopard qu'elle possède.
Photo: keystone-sda.ch
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Même le chef de l’armée Thomas Süssli est arrivé à la même conclusion, contrairement à beaucoup de ses officiers. Mais jusqu’à présent, ce premier partait du principe que la Suisse pourrait renoncer à une douzaine de chars. Entre-temps, le Département de la défense et l’armée ont revu ce chiffre à la hausse. Ils se délesteraient de 25 d’entre eux. «Ce qui est important, c’est que la sécurité du pays continue d’être garantie, rappelle Maja Riniker. Et ce serait le cas ici.»

Seule l’Allemagne devrait pouvoir entrer en jeu

Les «Leos» serviraient aux Allemands à remplacer les chars qu’ils mettent eux-mêmes à la disposition de l’Ukraine. Cela permettrait sans doute d’apaiser les pays étrangers. De nombreux États sont mécontents que la Suisse ait jusqu’à présent interdit strictement la transmission de matériel de guerre, autrefois vendu.

Et seule l’Allemagne devrait pouvoir en profiter. À une faible majorité, la commission du Conseil national a décidé que les chars ne seraient retirés du service que s’ils étaient revendus à leur fabricant. De plus, il ne doit pas y avoir de désavantages pour la Suisse en ce qui concerne l’équipement complet, l’instruction et la réserve de pièces de rechange.

Il reste de nombreux obstacles

La minorité de la commission continue en revanche à s’opposer à ce que les chars soient mis hors service. En cas de besoin éventuel à l’avenir, l’armée devrait pouvoir continuer à y recourir.

Mais même avec l’approbation claire de la commission du Conseil national, il reste encore quelques obstacles avant que l’Allemagne puisse prendre possession des chars. Ainsi, la commission de sécurité du Conseil des États s’est montrée jusqu’à présent extrêmement sceptique. Le président de la commission, Werner Salzmann, ne veut toujours pas en entendre parler. «Nous voulons devenir capables de nous défendre et non pas nous désarmer», a-t-il souligné sur Twitter.

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