Mathias Reynard, conseiller national, PS, parle lors d'une conference de presse interpartis sur le theme des apparentements et de la liste au Conseil des Etats, avec la participation des Verts valaisans, du Centre Gauche, PCS, du SPO et du Parti Socialiste du Valais Romand, PSVR, ce mardi 2 avril 2019, a la salle Supersaxo a Sion. (KEYSTONE/Adrien Perritaz)

Agression homophobe en Valais
Mathias Reynard: «Je suis bouleversé»

Père de la norme pénale antihomophobie acceptée en votation en février 2020, le conseiller d'Etat valaisan Mathias Reynard dénonce l'agression anti-LGBT de Martigny: «C'est inadmissible». Il compte appeler personnellement les victimes. Interview.
Publié: 01.07.2021 à 18:07 heures
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Dernière mise à jour: 07.07.2021 à 14:08 heures
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Amit JuillardJournaliste Blick

Le nouveau conseiller d'Etat valaisan Mathias Reynard est atterré par la nouvelle. Lundi soir, alors que Martigny (VS) célèbre la victoire de la Suisse sur la France à l'Euro, trois militants LGBT sont agressés par des homophobes. Blick en a publié la vidéo ce jeudi matin. Contacté dans l'après-midi, l'ancien conseiller national socialiste, à l'origine de la norme pénale antihomophobie acceptée par le peuple suisse en février 2020, partage ses états d'âme et dévoile ses projets pour que ces actes de violences cessent dans son canton.

Après avoir vu les images de l’agression homophobe publiées par Blick, que ressentez-vous?

Mathias Reynard: C’est inadmissible. Je suis bouleversé par ces actes de violence homophobe. Comme à chaque fois que des personnes homosexuelles me racontent leurs expériences. Mais évidemment, quand ça arrive à quelques kilomètres de chez moi, ça me révolte particulièrement. Je me mets à la place des personnes qui ont subi cette attaque. Elles ont le courage de ne pas se taire et de faire face à leur agresseur, je les admire. La honte doit changer de camp. Si j’en ai la possibilité, je les contacterai personnellement. Les autorités valaisannes sont à 100% de leur côté.

Qu’attendez-vous de la justice valaisanne?

Je suis convaincu que la justice appliquera la nouvelle norme pénale antihomophobie. Toutes les violences sont inexcusables, mais dans ce cas précis, ce qui est particulièrement choquant est le fait que ces personnes ont été attaquées pour ce qu’elles sont.

Que va faire le Conseil d’Etat valaisan pour que de telles attaques cessent?

Nous avons besoin de mettre en place des mesures pour que cela ne se reproduise plus. Depuis mon arrivée au Conseil d’Etat il y a tout juste deux mois, j’ai lancé plusieurs projets. Nous avons par exemple chargé Promotion santé Valais de mener une étude sur la situation des personnes LGBT dans le canton et sur les lacunes qui subsistent au niveau des institutions, notamment quant à la prise en charge des victimes. Et, avec l’association de défense des droits des personnes LGBT Alpagai et l’Office de l’égalité, nous souhaitons mettre en place une grande campagne de sensibilisation.

Le Valais est souvent pointé du doigt comme un canton particulièrement homophobe…

Le Valais est touché par des actes homophobes, comme l’ensemble du pays. Il faut investir pour la sensibilisation et la prévention des violences, des discriminations.

Va-t-on vraiment vers moins de violences?

Globalement, notre société est toujours plus ouverte et le vivre ensemble prend le dessus. Mais il y a des groupes qui se radicalisent dans leur homophobie et passent à l’acte.

Plus d'une agression homophobe par semaine en Suisse

Combien d'agressions comme celle de Martigny chaque année en Suisse? Impossible de le savoir précisément. Seul le canton de Fribourg recense les violences homophobes depuis 2020. Ceux de Genève, Vaud, Berne, Argovie, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Zurich et du Tessin pourraient suivre. En Valais, une motion en ce sens a été refusée.

Mais, grâce à la «LGBT-Helpline» (www.lgbt-helpline.ch), les associations de défense des droits des personnes LGBTQIA+, publient chaque année des chiffres. En 2020, 61 cas de violences homophobes leur ont été signalés. Dans la lignée de l'année précédente, malgré les semi-confinements. «Nous savons que ce chiffre est largement sous-estimé», avertit toutefois Muriel Waeger, directrice de l'Organisation suisse des lesbiennes LOS.

Combien d'agressions comme celle de Martigny chaque année en Suisse? Impossible de le savoir précisément. Seul le canton de Fribourg recense les violences homophobes depuis 2020. Ceux de Genève, Vaud, Berne, Argovie, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Zurich et du Tessin pourraient suivre. En Valais, une motion en ce sens a été refusée.

Mais, grâce à la «LGBT-Helpline» (www.lgbt-helpline.ch), les associations de défense des droits des personnes LGBTQIA+, publient chaque année des chiffres. En 2020, 61 cas de violences homophobes leur ont été signalés. Dans la lignée de l'année précédente, malgré les semi-confinements. «Nous savons que ce chiffre est largement sous-estimé», avertit toutefois Muriel Waeger, directrice de l'Organisation suisse des lesbiennes LOS.

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