A berne, Genève ou Zurich
Parmelin veut permettre aux touristes de faire du shopping le dimanche

Ce qui est possible dans les stations de ski devrait également devenir la norme dans les grandes villes suisses: Faire du shopping le dimanche. Parmelin veut permettre aux touristes de s'approvisionner dans les rues commerçantes de luxe pendant le week-end.
Publié: 26.08.2023 à 07:11 heures
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Dernière mise à jour: 26.08.2023 à 08:00 heures
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Pascal Tischhauser

Le conseiller fédéral Guy Parmelin est sur le point d'étendre la vente dominicale. Le ministre de l'Économie l'a annoncé jeudi aux partenaires sociaux. Les touristes dans des villes comme Berne, Genève et Zurich devraient à l'avenir pouvoir acheter des pochettes Gucci ou des montres Rolex le dimanche.

Le shopping dominical ne serait pas seulement possible dans les stations touristiques de montagne, dans les boutiques des gares ainsi qu'au «Designer Outlet Landquart» des Grisons et au «Foxtwon» de Mendrisio (TI), mais également dans les zones touristiques urbaines. Ces zones seraient définies par les cantons eux-mêmes. Le projet est né d'une initiative de la directrice de l'économie publique zurichoise Carmen Walker Späh (PLR).

La «tactique du salami»

Les syndicats s'énervent contre les plans de Guy Parmelin. «Bien que le tourisme ait retrouvé son niveau d'avant covid, y compris dans les villes, on tente maintenant de poursuivre la tactique du salami», déclare Adrian Wüthrich. Pour le président de l'association syndicale Travailsuisse, le shopping dominical dans les centres-villes ne serait que la prochaine étape de la tactique du salami. Aujourd'hui déjà, plusieurs magasins sont ouverts dans les lieux touristiques. Le shopping dans les gares est même devenu la norme le dimanche.

Les touristes devraient à l'avenir pouvoir faire du shopping le dimanche dans les rues commerçantes chères.
Photo: imago images/Geisser
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L'ancien conseiller national socialiste Adrian Wüthrich pense que la limitation de l'offre touristique au shopping dans les villes tomberait bientôt. «Et en un clin d'œil, l'interdiction de vendre le dimanche serait totalement révolue», craint-il.

Un centime de plus

Selon les informations de Blick, les employés de la vente devraient obtenir 18 dimanches non travaillés et une compensation supérieure au minimum légal en guise de «cadeau». «Il y aura probablement un centime de plus que le minimum déjà bas», explique Adrian Wüthrich.

Il craint que les postes dans la vente soient encore plus morcelés à cause du shopping dominical imaginé par Guy Parmelin. Il est en outre convaincu «que les touristes d'outre-mer constatent tranquillement que chez nous, le dimanche chômé a une valeur.» Et que dans notre société, il est important de se reposer le week-end du stress du travail quotidien.

Adrian Wüthrich affirme toutefois que les travailleurs ne sont pas opposés à des adaptations générales des heures d'ouverture. «Si nous pouvons dire adieu aux contrats du Far West dans le commerce de détail et conclure une convention collective de travail pour la vente, j'ai bon espoir que nous, les partenaires sociaux, puissions nous mettre d'accord sur une solution qui convienne à toutes les parties». Il n'est cependant pas question d'édulcorer l'interdiction du travail dominical, a-t-il ajouté.

Le département confirme le plan

Le Département de l'économie de Guy Parmelin (DEFR) confirme la rencontre avec les partenaires sociaux et qu'une vente dominicale doit être prévue dans «les zones touristiques urbaines». Et il va de l'avant: fin novembre, une «consultation externe sur ce thème sera ouverte», indique le porte-parole du DEFR Urs Wiedmer. Celle-ci dure généralement trois mois.

Urs Wiedmer ne répond pas à la question de savoir selon quels critères sera déterminée l'offre qui sera mise à la disposition des touristes. Jusqu'à la consultation, on ne commente pas le texte de la consultation.

Du côté des partenaires sociaux, on déclare: «Il est clair que les sacs à main chers, mais pas les machines à laver, doivent être autorisés à la vente dominicale en ville. Et comme les cantons ont les rues commerçantes nobles en ligne de mire lors de la définition des zones, il est évident que la partie centrale de l'offre touristique urbaine proviendra du secteur du luxe. En outre, des boutiques de souvenirs devraient pouvoir être ouvertes.» On ne sait pas si le grand magasin bernois Loeb, par exemple, pourra ouvrir et s'il devra fermer son rayon électroménager le dimanche.

Ces zones sont en discussion

Comme l'a rapporté le journal «Schweiz am Wochenende», la vieille ville, la Bahnhofstrasse et l'Europaalle sont en discussion à Zurich en tant que zones touristiques. A Lucerne, la vieille ville devrait également en profiter, comme l'a rapporté la «Handelszeitung». A Lugano aussi, il est question de la vieille ville et à Genève, la rue du Rhône et la rue du Marché sont en discussion.

A Berne et à Bâle, il est également question de la vieille ville, plus la Freier Strasse de Bâle. A Lausanne, les regards se tournent par exemple vers la place Saint-François et la rue de Bourg.

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