La chronique de Philippe Nantermod
Une assurance maladie low cost, la solution contre des coûts exorbitants

Le conseiller national PLR valaisan Philippe Nantermod, membre de notre équipe de chroniqueurs, revient cette semaine sur le coût exorbitant de l'assurance maladie. Il propose de mettre en place une assurance low cost.
Publié: 11.05.2023 à 11:31 heures
|
Dernière mise à jour: 26.07.2023 à 14:13 heures

La LAMal, c’est un peu comme un bon restaurant entre amis. A la fin, on partage l’addition. Et, forcément, il suffit de quelques épicuriens un peu profiteurs qui commandent un deuxième dessert pour que la note de chacun s’envole.

La comparaison s’arrête là. Au restaurant, on comprend vite la source du problème, quitte à brouiller parfois les meilleures amitiés. Dans l’assurance-maladie obligatoire, beaucoup font porter le chapeau au serveur, l’assureur en l’espèce, accusé de faire gonfler la note. Et certains prétendent même que s’il n’y avait qu’un seul restaurant, on s’en sortirait mieux. Allez comprendre.

Depuis des années, l’inflation dans le secteur de la santé est générale. Comme la santé n’a pas de prix, mais seulement un coût exorbitant, personne ne se gêne pour commander quelques hors d’œuvre supplémentaires. C’est payé par les autres, de toute manière. Médecines complémentaires (il faut le dire vite), soins infirmiers, nouvelles thérapies hyper-onéreuses, tarifs médicaux, analyses de laboratoires en veux-tu en voilà, psychothérapies à qui mieux mieux. Toujours pour la bonne cause, on ne compte pas.

La santé n’a pas de prix, mais seulement un coût exorbitant.
Photo: Getty Images

Il faudra passer à la caisse

Les derniers à être pris en flagrant délit de dépenses irraisonnées, les mains dans le pot de confiture, sont les cantons. Après avoir arrosé d’augmentations salariales le personnel des hôpitaux publics, les voilà qu’ils exigent des assurances (donc des assurés, si vous me suivez) la prise en charge de leurs promesses par une hausse des tarifs hospitaliers de 5%. Prendre des mesures d’économies? Vous n’y pensez pas. Payer ce qu’on commande? Pourquoi se gêner!

Cet automne, il faudra passer à la caisse et la douloureuse portera bien son nom. On s’attend déjà à des hausses de primes à deux chiffres dans certains cantons. On aura beau accuser les réserves des caisses asséchées depuis le temps, ce ne sera qu’un pis-aller.

Un modèle à bas coûts

Comment sortir de ce cercle vicieux des augmentations des primes? Je soutiens une assurance low cost. Permettre à ceux qui veulent quitter la table de le faire, tant qu’on s’assure qu’ils ont encore quelque chose à se mettre sous la dent. Permettre aux gens qui le désirent de refuser un système de santé pléthorique, luxueux et sans limite, surtout s’agissant de ses coûts. Soutenir une vraie guerre des prix entre fournisseurs de prestations, jusqu’ici fonctionnarisés dans leurs tarifs de droit quasi-divin.

En pratique, on pourrait introduire un peu de nouveauté dans ce modèle à bas coûts. Des franchises plus élevées, ou par cas. Des prestations négociées moins chères, moyennant quelques contraintes géographiques ou temporelles pour en bénéficier.

Personne ne sera tenu d’accepter ce modèle bon marché. Pas plus que personne ne devrait être forcé de financer des prestations qui dépassent désormais largement le champ de l’assurance dite «de base», massacrant les budgets des familles pour y faire face. Ça aussi, c’est une question de solidarité.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la