Sur un ton menaçant
La porte-parole de Poutine remet en place Ignazio Cassis

Le ministère russe des affaires étrangères a remis à l'ordre le conseiller fédéral pour sa compréhension de l'histoire et le gouvernement pour sa neutralité.
Publié: 13.04.2022 à 08:41 heures
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Dernière mise à jour: 13.04.2022 à 08:52 heures

L'ambassade de Russie à Berne a diffusé mardi sur Twitter la prise de position de la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. Le chef du Département des affaires étrangères (DFAE) a déclaré dans une interview au journal luxembourgeois «Le Quotidien» que c'était la fin «de l'ère où aucun pays souverain et démocratique du continent n'était attaqué depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale».

«Interprétation arbitraire»

Ce n'est pas correct, indique Maria Zakharova. Elle rappelle au président de la Confédération «que l'érosion des fondements de l'après-guerre et la destruction du droit international public résultent des bombes et des tirs de missiles de l'OTAN sur des villes yougoslaves en paix en 1999». «Cette interprétation arbitraire liée à des motifs politiques» est «totalement inacceptable».

Le 24 mars 1999, l'alliance militaire occidentale avait attaqué la Serbie afin de contraindre Belgrade à mettre fin à la violence contre la population dans la province du Kosovo. Après 78 jours de bombardements aériens, l'armée serbe s'est retirée du Kosovo. Par la suite, de graves crimes de guerre et des violations des droits de l'homme avaient été découverts.

«Cette interprétation arbitraire liée à des motifs politiques» est «totalement inacceptable», a fustigé la diplomate.
Photo: IMAGO/SNA

«Ignoré notre déclaration détaillée»

Maria Zakharova déplore en outre que «le DFAE ait ignoré notre déclaration détaillée après les crimes barbares commis par le régime ukrainien à Boutcha et Kramatorsk et qu'il ait imputé sans réserve toute la responsabilité à la partie russe». Le Kremlin répète que c'est l'Ukraine qui est responsable de massacres sur ses propres citoyens. La porte-parole écrit qu'il faut espérer que, pour le gouvernement suisse, l'inviolabilité de la neutralité ne se limite pas à «de belles paroles».

«C'est sur cette base que nous jugerons de la 'qualité' du statut de neutralité de la Confédération helvétique», conclut-elle sur un ton légèrement menaçant. Contacté mardi par Keystone-ATS, le DFAE renonce à un commentaire.

(ATS)

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