Une des victimes habitait en Suisse
Le suspect de l'attentat à Bruxelles est mort après l'intervention de la police

Deux personnes de nationalité suédoise ont été tuées et un chauffeur de taxi blessé lundi soir à Bruxelles par un homme armé. L'auteur présumé a été arrêté mardi matin. Il serait décédé.
Publié: 16.10.2023 à 20:58 heures
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Dernière mise à jour: 17.10.2023 à 09:54 heures

Selon les informations de la RTBF, une personne a été neutralisée par la police lors d'une interpellation à Schaerbeek. Il s'agit bien de Abdesalem L., le suspect qui aurait tué deux personnes lundi soir à Bruxelles, les autorités viennent de le confirmer. Il serait décédé à l'hôpital, d'après une information de «La Libre». Il avait été touché par balle au thorax et avait été pris en charge par une ambulance, toujours selon RTBF.

Plusieurs armes ont été retrouvées sur les lieux des perquisitions. Certaines auraient été retrouvées dans un parc aux environs. Le parquet fédéral confirme qu'une arme ressemblant à celle utilisée pour l'attaque de ce lundi soir à Bruxelles a été retrouvée.

D'après plusieurs médias belges, le suspect, Abdesalem L., est un homme de 45 ans d'origine tunisienne. Un message vidéo de revendication avait été posté sur les réseaux sociaux par celui qui se présentait «comme l'assaillant, se disant inspiré par l'Etat islamique», a souligné le parquet fédéral, chargé des dossiers de terrorisme, qui a été saisi de l'enquête. 

Les supporters suédois étaient dans l'inquiétude après l'attentat qui a tué deux de leurs compatriotes au nord de Bruxelles. Le match opposant la Belgique à la Suède a été interrompu à la mi-temps au stade Roi-Baudoin.
Photo: AFP
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Le niveau de la menace terroriste avait été relevé à quatre, considérée comme «très grave» (niveau maximal) lundi soir dans la région de Bruxelles. 

Une victime vivait en Suisse

Frédéric Van Leeuw, procureur fédéral, a donné plus de précisions sur l'identité des deux victimes: «Deux personnes sont mortes. L’un est citoyen suédois, l’autre d’origine suédoise.» L'une des victimes pourrait également avoir eu la nationalité suisse, car elle portait une carte d'identité suisse sur elle, selon une annonce du parquet général belge en charge du dossier.

«Le DFAE a connaissance d'un ressortissant suédois domicilié en Suisse victime de l'attentat de lundi soir à Bruxelles», confirme le département à la demande de Blick. Pour des raisons de protection de la personnalité, aucune autre information ne peut être donnée.

Un témoin oculaire, choqué, a raconté à «Sudinfo» ce qu'il avait vu: «J’ai entendu des coups de feu et j’ai vu un homme gisant sans vie au sol. J'ai commencé à crier. À dix mètres de là se trouvait une voiture dont les vitres avaient été touchées par trois coups de feu. Il y avait deux hommes dans la voiture, l'un d'eux semblait mort. Un autre était encore en vie, mais à peine conscient et saignait.»

Le match a été interrompu

Les faits sont survenus peu après 19h00 près de la Place Sainctelette, dans le nord de la capitale belge, avant un match de qualifications de l'Euro 2024 de football opposant la Belgique à la Suède.

Le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström s'est dit «dévasté» par cette attaque ayant coûté la vie à deux supporters suédois. D'après les premiers éléments, l'assaillant a pris pour cible avec une arme automatique ces derniers ainsi qu'un chauffeur de taxi, qui a été blessé, mais est hors de danger.

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Dans une autre vidéo des faits, diffusée sur le site du journal flamand «Het Laatste Nieuws», on voit le tireur portant un blouson orange fluo mettre à l'épaule une arme automatique et s'enfuir en scooter après son geste perpétré à proximité d'un immeuble. On entend au moins quatre coups de feu, selon ces mêmes images.

Le match a été interrompu à la mi-temps vers 21h30, les joueurs suédois ne souhaitant pas reprendre le jeu après la pause, selon la chaîne francophone RTBF. Mais les quelque 35'000 spectateurs du stade Roi-Baudouin ont ensuite été retenus plus de deux heures par mesure de sécurité. L'enceinte a été évacuée progressivement, et les supporters suédois conduits sous escorte à l'aéroport pour regagner leur pays.

Nationalité suédoise comme motivation probable

Sur le réseau social X (ex-Twitter), le Premier ministre belge a présenté ses condoléances à son homologue suédois Ulf Kristersson après le «lâche attentat sur des citoyens suédois à Bruxelles».

Dans la vidéo de revendication, «la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l'acte», a précisé un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse. La Suède, dont l'image s'était fortement dégradée cet été dans le monde musulman après plusieurs profanations du Coran autorisées sur son sol, avait décidé le 17 août de relever son niveau d'alerte terroriste, estimant que la menace d'attentats «persistera pendant longtemps». «A ce stade, aucun élément n'indique un lien potentiel avec la situation israélo-palestinienne», a encore souligné Eric Van Duyse.

Dans le contexte de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, la France est passée vendredi en mode urgence attentat après l'assassinat d'un enseignant à coups de couteau.

Macron: «L'Europe est bousculée»

«Il y a quelques minutes, c'est Bruxelles qui fut frappée à nouveau par une attaque terroriste islamiste qui apparemment, au moment où je vous parle, a ôté la vie à au moins deux autres Européens, deux Suédois. Notre Europe est bousculée», a dit lundi Emmanuel Macron lors d'une visite à Tirana.

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a donné pour instruction lundi soir que soient renforcés les contrôles à la frontière avec la Belgique.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fustigé un «abject attentat». «Je suis de tout cœur ce soir avec les familles des deux victimes de l'abject attentat qui a eu lieu à Bruxelles», a-t-elle indiqué sur X (ex-Twitter). «Nous sommes unis contre la terreur.»

Plusieurs attentats revendiqués par l'EI

La Belgique a déjà été la cible de plusieurs attentats revendiqués par le groupe Etat islamique. Le 22 mars 2016, Bruxelles avait été frappée par une double attaque-suicide à l'aéroport de Zaventem et dans le métro en plein quartier européen. Il y avait eu 35 morts, d'après le bilan réévalué lors du procès d'assises qui s'est tenu de décembre 2022 à septembre dernier.

La Belgique a aussi été depuis 2016 le théâtre de plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers. En novembre 2022, un homme armé d'un couteau avait attaqué une patrouille de deux policiers dans le quartier de la Gare du Nord à Bruxelles (commune bruxelloise de Schaerbeek), causant la mort de l'un d'eux et blessant grièvement l'autre. Le suspect, touché par un tir de riposte d'un autre policier, avait été interpellé et hospitalisé, et une enquête ouverte par le parquet fédéral.

(AFP/Blick)

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