Un rôle «constructif»
ONU: Pékin prévient les Etats-Unis

La Chine veut un rôle «actif» et «constructif» des Etats-Unis au Conseil des droits de l'homme si ceux-ci en sont élus membres jeudi. Mais elle a dit mercredi à Genève qu'elle s'oppose à toute utilisation de l'instance onusienne comme «véhicule politique» contre elle.
Publié: 13.10.2021 à 15:44 heures

«Les Etats-Unis tentent de détourner l'attention de la communauté internationale» avec des «soi-disant problèmes de droits humains» en Chine, a affirmé l'ambassadeur chinois auprès de l'ONU à Genève, Chen Xu, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU). Et de les appeler à nouveau à régler leurs propres situations, mentionnant «la discrimination raciale» ou «du travail forcé».

La semaine dernière, la Chine avait réussi à faire approuver par le Conseil des droits de l'homme une résolution condamnant les effets négatifs du colonialisme pour les droits humains. Une approche qui a été vue comme une représaille contre les Occidentaux après des déclarations conjointes, auxquelles la Suisse s'est associée, contre la situation au Xinjiang.

Les Etats-Unis devraient redevenir membres du Conseil des droits de l'homme dès janvier. L'élection de 18 des 47 sièges à attribuer aura lieu jeudi à l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

La Chine appelle les Etats-Unis à un rôle positif après la discussion récente de Zurich entre les deux pays (archives).
Photo: MICHAEL BUHOLZER

La relation entre les deux pays est également tendue sur les questions sécuritaires. «Nous devons nous demander si nous nous dirigeons vers une coexistence pacifique» ou «une confrontation», a dit M. Chen après deux discussions téléphoniques entre les présidents Joe Biden et Xi Jinping et la récente rencontre à Zurich entre le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan et le chef de la diplomatie chinoise Jang Yiechi.

«Nous sommes prêts» à un dialogue en cas de «climat favorable» avec les Etats-Unis, affirme-t-il encore. Pas question pour autant pour Pékin de participer à des discussions de réduction des armements dans un format avec Washington et Moscou.

La Chine a beaucoup moins d'armes nucléaires et elles sont prévues seulement pour son «auto-défense», affirme l'ambassadeur chinois auprès de la Conférence du désarmement (CD), Li Song. Il se dit ouvert toutefois à un dialogue entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU.

Pour le reste, avec son collègue Chen, il a répété la ligne établie clairement par son ministère. Sur le survol de Taïwan par de nombreux avions militaires chinois, Pékin fera tout pour préserver une Chine unie et une séparation de l'île.

La Chine estime aussi que l'investigation sur l'origine du virus doit désormais porter sur d'autres pays, notamment sur les laboratoires aux Etats-Unis. Mais elle est prête à collaborer avec les nouveaux experts consultatifs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pékin reste aussi «prudent» sur le scénario d'un traité international contre les pandémies, alors qu'une réunion sur la faisabilité d'un accord est elle attendue fin novembre à Genève. Elle est ouverte aux discussions.

(ATS)

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