Système de défense impuissant
Cette arme aux mains des Ukrainiens terrorise les Russes

Les États-Unis ont livré à l'Ukraine des redoutables lance-roquettes HIMARS. Ces derniers sont un atout de taille pour les hommes de Volodymyr Zelensky, et l'armée russe les redoute au plus haut point. Pourquoi?
Publié: 12.07.2022 à 21:48 heures
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Dernière mise à jour: 12.07.2022 à 21:52 heures
Chiara Schlenz

L’armée russe de Vladimir Poutine avance à certains endroits, et à d'autres, elle est en difficulté. Depuis fin juin, les troupes ukrainiennes mènent régulièrement des attaques d'ampleur contre leurs ennemi. D’importantes bases russes ont été détruites et plusieurs officiers russes ont été tués.

L’une des explications de ces récentes victoires ukrainiennes repose sur une arme: le M142 HIMARS, un lance-roquettes très puissant fourni par les États-Unis aux troupes de Volodymyr Zelensky. Un avantage de taille pour les Ukrainiens, car le système de défense aérienne russe n’a pratiquement aucun moyen de contrer un tel engin.

Moderne, léger et précis

Comme l’écrit l’agence de presse publique russe Tass, le lance-roquettes HIMARS n’est pas n’importe quel instrument de combat. «De toutes les armes fournies par l’Occident, les M142 sont les armes les plus dangereuses et les plus opérationnelles dont disposent les forces armées ukrainiennes», estime l’expert militaire russe Alexey Sakantsev.

Les États-Unis ont livré des lance-roquettes multiples M142 HIMARS à l'armée ukrainienne.
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Rien d’étonnant à cela: les HIMARS (pour High Mobility Artillery Rocket System) sont modernes, légers et précis, même sur de longues distances. Ces lance-roquettes ont une portée de 80 kilomètres. Selon son fabricant, l’engin peut tirer plusieurs missiles à grande vitesse et se retirer ensuite pour empêcher l’adversaire de viser les lanceurs.

Les Russes impressionnés

Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a déclaré que les missiles permettraient à l’Ukraine de «frapper des cibles importantes avec plus de précision».

Et c’est ce que font actuellement les Ukrainiens, d’après plusieurs sources. Le blogueur militaire russe Roman Saponkov écrit sur Telegram: «J’ai souvent été pris sous le feu, mais j’ai été choqué de voir que les cinq ou six missiles ont pratiquement tous atterri au même endroit. Normalement, de tels missiles atterrissent sur une plus large superficie. Je dois admettre que cela fait impression.»

D’après «The Telegraph», un ancien résistant de Donetsk aurait écrit sur son blog que les commandants militaires russes étaient incompétents car il n’avait pas mis d’importantes fournitures à l’abri de la portée des HIMARS. Selon le résistant, les commandants connaissaient l’ampleur des potentiels dégâts.

Du côté des hommes de Vladimir Poutine, le mécontentement grandirait. Igor Strelkov, un ancien colonel des services de renseignement russes, écrit sur Telegram que le système de défense antimissile des Russes, le S-400 Triumf, est totalement inefficace et ne peut pas lutter contre le HIMARS.

L’entreprise publique d’armement a des problèmes

Comme l’écrit le portail d’information ukrainien «Censor.net», cela pose des problèmes au groupe d’armement public Almas-Antei. C’est lui qui fabrique le système S-400 et qui aurait omis de signaler ses défauts. Lors des attaques contre l’aéroport près de la ville ukrainienne de Kherson, de tels systèmes ont même été détruits (bien qu’ils soient censés avoir une fonction de protection).

Il n’est pas expliqué en ligne comment ni pourquoi cela a pu se produire. Les médias ukrainiens assurent en tout cas que la fabrication du système de défense a été bâclée.

Mikhaïl Fradkov, le président du conseil d’administration et ancien Premier ministre russe, et Jan Novikov, le directeur du groupe, seraient sur le point d’être licenciés par Vladimir Poutine en personne. Ils pourraient non seulement perdre leur poste, mais aussi être poursuivis pour avoir sapé les capacités de défense de la Russie, dit-on.

L’ancien homme politique ukrainien Anton Herashchenko écrit encore dans une tribune sur le portail: «Non seulement le système de défense aérienne S400 n’est pas en mesure de protéger l’espace aérien, mais il ne peut même pas se protéger lui-même!»

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