Simulations «nucléaires tactiques»
Pyongyang dit répondre à la «menace militaire» américaine

La Corée du Nord a affirmé lundi avoir simulé des frappes «nucléaires tactiques» ces deux dernières semaines lors de ses essais de missiles. Il s'agit d'une réponse à la «menace militaire» posée par les Etats-Unis et leurs alliés, a-t-elle ajouté.
Publié: 10.10.2022 à 06:44 heures
|
Dernière mise à jour: 10.10.2022 à 06:46 heures

Le régime de Pyongyang a procédé depuis deux semaines à sept lancements de missiles balistiques. L'un de ces projectiles a survolé le Japon pour la première fois depuis 2017. Au même moment, les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont mené de vastes exercices navals et aériens autour de la péninsule coréenne, avec notamment le porte-avions à propulsion nucléaire USS Ronald Reagan.

En réponse, «les unités de l'armée populaire coréenne (APC) chargées de l'utilisation des armes nucléaires tactiques ont organisé des exercices militaires du 25 septembre au 9 octobre afin de vérifier et d'évaluer la capacité de dissuasion et de contre-attaque nucléaire du pays», a affirmé lundi l'agence officielle nord-coréenne KCNA. Ces essais de lancements de missiles balistiques étaient «la simulation d'une guerre réelle», a-t-elle ajouté.

Toujours d'après KCNA, les exercices ont notamment consisté en une «simulation de chargement d'ogives nucléaires tactiques» à bord d'un missile qui a ensuite été lancé d'un silo situé sous un lac artificiel du nord-ouest du pays le 25 septembre.

Selon l'agence KCNA, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un «a dirigé les exercices militaires sur place» (archives).
Photo: KCNA

«Neutralisation d'aéroports»

D'autres essais menés les jours suivants ont consisté, entre autres, à simuler la «neutralisation d'aéroports» en Corée du Sud, la «frappe des principaux centres de commandement» et «des principaux ports des ennemis», selon KCNA.

Quant au projectile qui a survolé le Japon le 4 octobre, il s'agissait d'un «nouveau type de missile balistique sol-sol à portée intermédiaire», a affirmé l'agence. Ce missile a parcouru 4500 km avant de tomber dans l'océan Pacifique, ce que les experts estiment être la plus longue distance parcourue jusqu'à ce jour par un projectile nord-coréen lors d'un essai.

KCNA a justifié ces exercices par les manoeuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes, «attitude regrettable qui aggrave encore la tension dans la région tout en constituant ouvertement une menace militaire» pour la Corée du Nord, selon elle. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un «a dirigé les exercices militaires sur place», a précisé l'agence.

Alors que les pourparlers sur le désarmement de la Corée du Nord sont depuis longtemps dans l'impasse, Pyongyang, sous le coup de nombreuses sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU, a multiplié depuis le début de l'année ses essais d'armements.

«Se doter d'une arme nucléaire tactique»

De nombreux experts et responsables estiment que la Corée du Nord a achevé les préparatifs pour un nouvel essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017.

Les Nord-Coréens «cherchent à se doter d'une arme nucléaire tactique, c'est certain», a estimé Ankit Panda, analyste en sécurité aux Etats-Unis, qui «soupçonne qu'ils vont progressivement nucléariser un grand nombre de leurs nouveaux missiles à courte portée».

Le fait que la Corée du Nord ait décrit ses sept récents lancements de missiles comme étant liés à des «unités d'opérations nucléaires tactiques» est significatif, a ajouté cet analyste. «C'est intéressant, car cela inclut tout, des missiles balistiques à courte portée aux IRBM», a-t-il tweeté.

(ATS)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la