Nouvelle vague de réfugiés
La police allemande veut plus de contrôle à la frontière suisse

Montrer sa carte d'identité et ouvrir le coffre: voilà qui pourrait redevenir la norme à la frontière allemande. Les mesures actuelles ne suffisent pas à stopper la nouvelle vague de réfugiés, explique le chef du syndicat allemand de la police fédérale à Blick.
Publié: 27.09.2023 à 06:03 heures
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Dernière mise à jour: 27.09.2023 à 07:56 heures
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Samuel Schumacher

La culture de bienvenue? C'était autrefois le cas en Allemagne. En 2015, la chancelière CDU (Union chrétienne démocrate) de l'époque Angela Merkel appelait son peuple à ouvrir les bras aux centaines de milliers de personnes qui franchissaient les frontières allemandes. En 2023, les partis de notre voisin du nord se livrent désormais à une course aux propositions pour rendre l'entrée des migrants plus difficile.

Même Nancy Faeser, la ministre de l'Intérieur social-démocrate, a déclaré ce week-end qu'il fallait «limiter l'immigration clandestine» face au nombre record de réfugiés aux frontières de l'Europe. La Suisse est également concernée par ce problème. A notre frontière avec l'Allemagne, les contrôles devraient bientôt être nettement plus stricts – du moins si l'on en croit la volonté du syndicat allemand de la police fédérale.

Heiko Teggatz, chef de ce syndicat qui compte plus de 100'000 membres, déclare à Blick: «Il serait souhaitable et opportun d'avoir plus de personnel à la frontière suisse.» L'accord germano-suisse, qui permet déjà aux policiers frontaliers allemands d'effectuer des contrôles transfrontaliers dans les trains à la gare de Bâle ou sur certaines lignes de tramway bâloises, semble pourtant très bien fonctionner. «Mais pour d'autres points de passage frontaliers, cet accord seul ne suffit pas.» Il faut du personnel supplémentaire pour les contrôles fixes, souligne Heiko Teggatz.

Des contrôles stricts également à la frontière suisse: c'est ce que réclament de plus en plus de politiciens en Allemagne.
Photo: imago/Revierfoto
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La Suisse, pays de transit, inquiète les voisins allemands

En d'autres termes: présenter sa carte d'identité, ouvrir le coffre et sourire aimablement pourrait redevenir la norme.

Les chiffres donnent raison à Heiko Teggatz: selon la police fédérale allemande, les passages illégaux de la frontière entre la Suisse et l'Allemagne ont massivement augmenté. En 2022, les gardes-frontières allemands ont intercepté 2020 migrants. En 2023, ils sont déjà 7365 à ce jour.

Le chef du syndicat n'est donc pas le seul à demander à l'Allemagne de reprendre en main le contrôle de ses frontières, du moment que les autres pays de l'espace Schengen ne peuvent pas contrôler efficacement les frontières extérieures de l'UE. Des hommes et femmes politiques de la CDU (Union chrétienne démocrate) et de l'AfD (Alternative pour l'Allemagne) demandent depuis le printemps dernier la réintroduction systématique de contrôles fixes aux frontières, y compris à la frontière suisse.

230'000 tentatives d'entrée illégales en Europe cette année

On ne peut plus se passer des contrôles systématiques à la longue frontière de 317 kilomètres entre le Bade-Wurtemberg et la Suisse, affirme par exemple le ministre de l'Intérieur CDU du Bade-Wurtemberg, Thomas Strobl. Le leader de l'AfD Björn Höcke a récemment demandé dans une interview à Blick la réintroduction d'une «protection aux frontières nationales», si les frontières extérieures de l'Europe restent aussi perméables. Selon l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex, plus de 230'000 migrants ont déjà tenté d'entrer illégalement en Europe cette année, soit autant qu'en 2016.

En théorie, il serait possible de réoccuper les anciennes cabanes de douane à la frontière germano-suisse, même si les contrôles aux frontières intérieures ne sont pas prévus dans l'espace Schengen. Il suffirait que l'Allemagne demande une dérogation temporaire à Bruxelles, comme Berlin l'avait déjà fait en 2015 à la frontière germano-autrichienne.

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