«Nous détruisons l'ennemi»
Les «fantômes de Bakhmout», cette unité spéciale ukrainienne qui terrorise la Russie

Les forces armées ukrainiennes tentent depuis des mois de reprendre Bakhmout. Dans ce combat, elles s'appuient sur une unité spéciale de tireurs d'élite: les «fantômes de Bakhmout». Une équipe de télévision les a accompagnés dans leur mission. Reportage.
Publié: 03.08.2023 à 22:12 heures
Janik Leuenberger

La ville de Bakhmut est le théâtre de combats sanglants depuis des mois. Là, au milieu des charniers, une unité spéciale de l'armée ukrainienne poursuit un combat plus discret. Son nom: les «Fantômes de Bakhmout», une équipe d'une vingtaine de tireurs d'élite chargée d'éliminer les hauts gradés de l'adversaire.

L'unité a donné à une équipe de la BBC un aperçu de son travail, hautement confidentiel.

Un chauffeur, un «spotter», un tireur

Le camp de cette unité spéciale est situé en périphérie de Bakhmout. «Nous semons la terreur là-bas» se réjouit son chef, surnommé «Ghost». «Nous ne tuons pas des gens, nous détruisons l'ennemi» insiste un autre membre de l'unité.

Une unité spéciale de tireurs d'élite ukrainiens sème la terreur dans le donbass. Son nom: «Les fantômes de Bakhmout».
Photo: keystone-sda.ch
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Cette dernière opère en première ligne, à proximité immédiate de la ligne russe. Les interventions sont donc d'autant plus dangereuses. Les «fantômes de Bakhmout» auraient déjà éliminé 524 personnes du camp adverse. Ces chiffres ne peuvent toutefois pas être vérifiés.

Pour leurs missions, les «Fantômes de Bakhmout» se déplacent en équipes de trois. Chaque équipe est composée d'un chauffeur, d'un «spotter» chargé de repérer l'ennemi, et d'un tireur d'élite.

Quand il est en chemin pour une intervention, le trinôme est régulièrement bombardé par l'artillerie russe. Mais les hommes ne réagissent presque plus à ces tirs. De part et d'autre, des épaves de véhicules militaires jonchent les voies empruntées par ces «fantômes». Des mines sont également disséminées sur leur trajet.

Sept heures d'attente pour un seul tir

Une mission dure en moyenne sept heures. Soudain, un tireur s'écrit: «Touché!»... Sa balle vient d'atteindre un soldat russe armé d'une mitrailleuse. Les membres de l'équipe sont alors récupérés par le chauffeur, à bord de Humvees. Puis ils s'enfoncent dans l'épaisseur d'une nuit noire, tous feux éteints pour ne pas attirer l'attention.

Dans leur camp, les «fantômes» écoutent la radio et passent le temps. Ils doivent souvent attendre les interventions, raconte l'un d'eux à la BBC.

«Ghost» confie que même si son petit commando de tireurs d'élite ne peut pas gagner cette guerre à lui seul, il peut faire la différence. L'un des soldats abonde dans son sens: «Nous tuons les soldats les uns après les autres. D'un endroit où ils ne nous voient pas, avec une arme qu'ils n'entendent pas.»


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