Modèle de police «agressif»
En Europe, c'est en France que la police tue le plus!

La mort de Nahel, adolescent de 17 ans tué en France par un tir d'un agent lors d’un refus d’obtempérer, relance les tensions autour des violences policières. «Le Temps» s'est plongé dans les chiffres. Et les résultats livrent un éclairage important.
Publié: 04.07.2023 à 17:08 heures
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Dernière mise à jour: 04.07.2023 à 17:28 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

La mort de Nahel a relancé les tensions autour des violences policières. Il y a tout juste une semaine, le 27 juin, cet adolescent de 17 ans était abattu par un agent lors d’un refus d’obtempérer. Depuis, des scènes d’émeutes se sont produites un peu partout dans l’Hexagone, et même en Suisse, à Lausanne. Dans ce débat très émotionnel, «Le Temps» s’est posé une question fondamentale: dans quels pays la police tue-t-elle le plus?

L’analyse data du journal est claire: avec 5,5 morts pour 10 millions d’habitants en 2021 (37 décès), «la France est le pays d’Europe où les opérations de police ont causé le plus de décès», appuie-t-il. À titre de comparaison, la Suisse compte 2,3 décès causés par les forces de l'ordre pour 10 millions d’habitants (2 morts en 2022).

Si ces chiffres démontrent que «la France dispose d’un modèle de police agressif, davantage que dans les autres pays d’Europe», estiment nos confrères, notre voisin reste très loin des États-Unis. Près de 1100 morts y ont été recensés en 2022 (33 décès pour 10 millions d’habitants), soit un taux de décès provoqués par des agents six fois supérieur à celui du pays présidé par Emmanuel Macron.

Selon nos confrères du «Temps», la France dispose d’un modèle de police agressif, «davantage que dans les autres pays d’Europe».
Photo: AFP

Une combinaison de facteurs

Comment expliquer ces données? Toujours d’après «Le Temps», la brutalité policière «n’est pas qu’une conséquence de la violence gangrenant un pays». Celle-ci serait souvent causée par une combinaison de facteurs, «notamment des lois inadéquates, des discriminations, l’insécurité ou les conflits, ainsi qu’une impunité institutionnalisée».

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À noter, enfin, qu’en France, le nombre de tués par un tir policier a fortement augmenté depuis 2019. Selon le média engagé Basta!, ce nombre est passé de 9 en 2019 à 26 en 2022. En 2017, les conditions d’emploi des armes à feu par les forces de l’ordre ont été assouplies, donnant la possibilité de tirer même hors de la légitime défense. Ceci pouvant — en partie — expliquer cela.

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