Manifestation après des violences
En Thaïlande, les Suisses sont une «menace pour la paix sociale»

Les autorités thaïlandaises ont réagi. Le visa du Suisse qui avait agressé une médecin il y a une semaine a vu sa permission être déclarée nulle et devra quitter le pays. Ce cas n'est pas isolé, d'autres expatriés se sont montrés violents, allant même jusqu'à tuer.
Publié: 08.03.2024 à 20:59 heures
Johannes Hillig

Coupables de coups et d'insultes, il doit maintenant quitter la Thaïlande. Manfred K.* avait agressé fin février une médecin qui s'était installée confortablement avec une amie sur le perron de sa villa à la plage. Le Suisse avait lui-même filmé l'agression. Celle-ci a fait beaucoup de bruit à Phuket. Manfred K. s'est ensuite excusé et a expliqué qu'il s'agissait d'un accident, qu'il avait glissé.

Mais cela n'a servi à rien. Le coup de pied a de lourdes conséquences. Le Suisse doit quitter le pays. Son visa de travail a été déclaré nul et non renouvelable par les services de l'immigration, comme le rapporte «Der Farang». Les autorités justifient cette décision par le fait que Manfred K. menace la paix sociale sur l'île.

«La Thaïlande est ma patrie»

Un coup dur pour Manfred K., qui affirmait il y a quelques jours encore qu'il aimait la Thaïlande. «Je suis suisse, mais la Thaïlande est ma patrie», dit-il en présentant des excuses publiques.

Le visa de travail de Manfred K*. a été déclaré nul et non avenu par les services de l'immigration, comme le rapporte «Der Farang».
Photo: Screenshot

Manfred K. gère depuis des années un centre d'accueil pour éléphants. C'est pourquoi les autorités examinent également le parc de pachydermes à la loupe. Le Suisse peut faire appel de la décision de retrait de son visa. Il dispose de 48 heures pour le faire. D'ici là, il sera placé en détention par la police de l'immigration de Phuket. Il est toutefois possible de demander une libération temporaire. Parallèlement, une procédure est en cours contre le quarantenaire pour coups et blessures.

Un cas qui n'est pas isolé

Avant la décision de retirer le visa au Suisse, jusqu'à 300 manifestants s'étaient rassemblés la semaine dernière devant la villa de plage de Manfred K. pour réclamer son expulsion. Il n'est pas le seul Suisse à faire les gros titres négatifs en Thaïlande en ce moment. Mardi, Beat L.* a frappé une Thaïlandaise dans la ville de Trang et a été arrêté. La femme blessée a été transportée à l'hôpital. Elle avait le nez cassé, un œil et le dos contusionnés. L'agression serait due à une bousculade dans un grand magasin.

Selon le service de l'immigration, Beat L. possède un visa de longue durée et vit depuis sa retraite dans une maison dans un village. Sa femme thaïlandaise l'aurait quitté après plusieurs disputes.

En janvier, un autre Suisse a même avoué avoir tué sa femme thaïlandaise pour profiter de son héritage. Wolfgang J.* a confessé avoir étranglé sa compagne après une dispute qui aurait éclaté au début de l'année. Il avait longtemps nié avoir joué un rôle dans la disparition de sa conjointe, mais s'est rendu aux autorités 3 semaines plus tard.

Selon les médias, le Suisse a conduit les policiers dans un champ de maïs à Ban Khok Kruat, à environ six kilomètres de sa maison après ses aveux, et leur a montré où chercher le corps. Sur place, la police a trouvé une carte à jouer enfoncée dans sa gorge. Ils ont également découvert des traces de ruban adhésif sur la bouche de la victime.

* Noms connus

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