Mais démanteler l'UNRWA serait un «désastre»
Le chef de l'UNRWA veut une investigation sur les tunnels du Hamas

Le chef de l'UNRWA Philippe Lazzarini veut une commission d'enquête sur les violations des bâtiments de l'ONU à Gaza. Elle devra répondre aux accusations israéliennes sur des tunnels du Hamas sous son agence. Mais démanteler l'UNRWA serait un «désastre», selon lui.
Publié: 13.02.2024 à 13:55 heures

Le chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) Philippe Lazzarini veut une commission d'enquête sur les violations des bâtiments de l'ONU à Gaza. Elle devra répondre aux accusations israéliennes sur un tunnel du Hamas sous son agence, dit-il.

Deux mois d'investigation

Après la guerre, il faut une commission d'enquête sur «toutes les situations où il y a eu des violations flagrantes» des sites de l'ONU, a affirmé mardi à la presse à Genève le Neuchâtelois. Ces derniers jours, il a expliqué que l'UNRWA n'était plus présente dans son siège de Gaza depuis des mois, alors qu'Israël accuse l'agence onusienne de savoir que le Hamas utilisait un tunnel relié à ce bâtiment.

«Depuis le début de la guerre, plus de 150 de nos installations ont été touchées. Nous savons que certaines d'entre elles ont été complètement détruites. Des centaines de personnes ont été tuées, des milliers ont été blessées, et tout cela doit faire l'objet d'une enquête indépendante, tout comme l'allégation de l'existence de tunnels», a-t-il déclaré.

Le chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) Philippe Lazzarini souhaite une investigation sur toutes les violations des bâtiments de l'ONU dans la bande de Gaza.
Photo: SALVATORE DI NOLFI

Philippe Lazzarini a affirmé que l'investigation indépendante sur les 12 membres du personnel de l'UNRWA renvoyés démarrerait mercredi. Ceux-ci avaient été accusés par Israël d'avoir participé aux massacres du 7 octobre dernier. L'investigation doit durer deux mois, a précisé le commissaire général de l'UNRWA.

Trouver une véritable solution politique

Mais démanteler l'UNRWA serait un «désastre», a affirmé Philippe Lazzarini. «Après le cataclysme qui a frappé la région de Gaza, il est peut-être temps de trouver une véritable solution politique. Et ce serait un désastre de se débarrasser juste avant cela... de l'agence», a déclaré aux journalistes Philippe Lazzarini, après avoir été entendu par les diplomates à Genève.

L'UNRWA est la principale organisation d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, en proie à une grave crise humanitaire en raison de la guerre provoquée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, et elle est accusée par Israël d'être «totalement infiltrée par le Hamas».

Israël a récemment accusé l'UNRWA d'avoir eu 12 employés, sur les 13'000 qu'elle comptait dans la bande de Gaza, impliqués dans l'attaque du Hamas. Une enquête interne de l'ONU est en cours concernant les employés mis en cause par Israël, dont l'UNRWA s'est séparé, et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a nommé une commission indépendante pour évaluer la «neutralité» de l'agence.

Israël pousse Philippe Lazzarini à démissionner

Mais samedi le ministre israélien des Affaires étrangères a jugé «impérative» la démission immédiate de Philippe Lazzarini, après la découverte du tunnel sous le QG de l'agence onusienne à Gaza.

Sur le réseau social X, Philippe Lazzarini a alors répondu que son personnel avait été contraint de quitter le QG sur instruction des forces israéliennes alors que les bombardements s'intensifiaient dans la région, et affirmé que les accusations d'Israël «méritent une enquête indépendante».

(ATS & AFP)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la