L'ex-Premier ministre russe
«Si l'Ukraine perd, les pays baltes seront les prochains»

Dans une interview accordée à l'AFP, l'ex-Premier ministre russe Mikhaïl Kassianov met en garde contre les conséquences d'une défaite de l'Ukraine pour l'Europe. Si elle devait se produire, il prédit que Vladimir Poutine s'attaquerait ensuite aux pays baltes.
Publié: 13.06.2022 à 19:28 heures
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Dernière mise à jour: 14.06.2022 à 00:04 heures
Martin Bruhin

Après quatre ans au service de Vladimir Poutine, Mikhaïl Kassianov est devenu l’un de ses plus fervents détracteurs. L’ex-Premier ministre russe a servi de 2000 à 2004, avant d’être licencié par le chef du Kremlin. Aujourd’hui, l’ancien homme de confiance du président russe met en garde contre les éventuelles conséquences désastreuses pour la paix en Europe qu’aurait une défaite de l’Ukraine.

«Si l’Ukraine tombe, les pays baltes seront les prochains», prophétise Mikhaïl Kassianov dans un entretien accordé à l’AFP. L’ex-Premier ministre estime que l’Occident ne doit rien concéder à Vladimir Poutine.

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La guerre pourrait durer encore deux ans

Mikhaïl Kassianov ne partage pas l’avis du président français, Emmanuel Macron, qui pense qu'il ne faut pas «humilier» Vladimir Poutine. L'ex-Premier ministre estime que l'Europe ne doit, au contraire, pas faire de concessions. L'homme politique critique également la demande de l’Ukraine de céder des territoires à la Russie pour aboutir à accord pacifique. «Je pense que c’est une erreur et j’espère que l’Occident n’empruntera pas cette voie», juge-t-il.

L'ex-premier ministre russe, Mikhaïl Kassianov, met en garde contre une attaque sur les pays baltes si l'Ukraine perd la guerre.
Photo: AFP
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Mikhaïl Kassianov est convaincu que l’opposition en Russie s’unira une fois le conflit passé. L’ex-Premier ministre russe estime néanmoins que la guerre devrait durer encore un ou deux ans supplémentaires. La «dépoutinisation» de la Russie devrait également prendre près de dix ans.

«La Russie est un système du KGB»

Mikhaïl Kassianov avance encore que Vladimir Poutine a mis en place un système basé sur la peur ces 20 dernières années. «Ce sont les réalisations d’un système qui, avec le soutien de Poutine en tant que chef d’État, agit d’une manière encore plus cynique et brutale qu’elle ne l’était au stade final de l’Union soviétique, a-t-il dénoncé, avant de comparer la Russie d’aujourd’hui un système du KGB basé sur une absence totale de droit.»

L’ex-Premier ministre a quitté le pays dès le début de l’invasion de l’Ukraine. Depuis, il vit en exil dans un lieu tenu secret, pour des raisons de sécurité.

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