«La police peut nous lécher les couilles!»
Dans plusieurs villes allemandes, la célébration du Nouvel An a dégénéré

En Allemagne, le passage à la nouvelle année s'est transformé en bataille de rue entre la police et de jeunes hommes alcoolisés. Les autorités allemandes affirment que ce sont surtout de jeunes hommes issus de l'immigration qui seraient à l'origine des débordements.
Publié: 03.01.2023 à 10:05 heures
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Dernière mise à jour: 03.01.2023 à 10:21 heures
Sven Ziegler

Des pétards et des fumigènes lancés sur les policiers. Des extincteurs jetés sur des ambulances. Voici le spectacle auquel on pouvait assister à Berlin dans la nuit du 31 décembre 2022.

En Allemagne, la Saint-Sylvestre a dégénéré dans plusieurs villes. De nombreux hommes s’en sont pris à la police. Rien qu’à Berlin, au moins 18 représentants des forces de l’ordre ont été blessés, dont un grièvement.

Plus de 100 personnes arrêtées à Berlin

Lors de ces violences, plus d’une centaine de suspects ont été arrêtés dans la capitale allemande. Qui se cache derrière ces actes? Pour le syndicat allemand de la police, il semblerait «que les groupes de jeunes hommes issus de l’immigration sont largement surreprésentés dans ces débordements», selon son président Rainer Wendt cité dans le média germanique «Focus».

Dans certaines villes allemandes, comme ici à Berlin, la nuit de la Saint-Sylvestre a dégénéré.
Photo: YouTube / AchtungReichelt
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Aucune évaluation n’a encore été réalisée sur l’origine des auteurs présumés des débordements. Les fonctionnaires auraient toutefois rapporté que les jeunes auteurs «venaient apparemment en grande partie de milieux d’immigrés».

«La police peut nous lécher les couilles!»

Un court documentaire tourné par l’ex-rédacteur en chef du quotidien allemand «Bild», Julian Reichelt, montre également les excès de violence de la nuit du Nouvel An. Certaines personnes ne paraissent manifestement pas y voir de problème. «Je viens de Syrie. J’ai vécu la guerre – ici, c’est normal pour moi. J’ai presque un sentiment d’appartenance», s’exclame un jeune homme. Son acolyte en arrière-plan rit à gorge déployée.

A Francfort, un jeune homme s'exclame: «Je suis ici! Je me bats! Je fais tout», une bouteille de champagne à la main. Lorsqu’on lui demande s’il a du respect pour la police, l’homme a une réponse sans équivoque: «La police peut nous lécher les couilles!» Avant de dire en français: «Nique la police!»

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Rainer Wendt affirme par ailleurs que, très souvent, les jeunes hommes fortement alcoolisés ou ivres en viennent à défier les autorités. «Pour faire le point, il faut répondre honnêtement à des questions telles que: 'D’où viennent les casseurs? Où habitent-ils? D’où viennent cette colère et ce mépris envers les services de secours et la police?'» Les personnes arrêtées sont principalement des hommes, seules cinq des 103 personnes interpellées sont des femmes.

Dans le documentaire de Julian Reichelt, on ne voit essentiellement que des hommes. «Les femmes n’ont rien à faire ici. Nous faisons la fête entre garçons, les femmes restent à la maison», tonne un jeune homme. Alors qu’une journaliste s’apprête à interroger une jeune femme à Düsseldorf, un homme s’approche de la reportrice, la saisit et crie: «Eh, bébé!» Un autre homme saisit l’épaule de la femme et lui dit: «Personne ne te drague.»

Dans le quartier sensible de Neukölln à Berlin, de jeunes hommes ont mis le feu à un bus. Alors que les pompiers tentaient d’éteindre le feu, ils ont été la cible de tirs de pétards. Les policiers ont dû protéger les pompiers avec des boucliers. Partout, on pouvait voir des poubelles en feu. Les agressions sont mises en scène sur les réseaux sociaux, les clips sont visionnés des milliers de fois.

Souvenirs du Nouvel an de 2016

L’escalade de cette nuit de fête réveille de mauvais souvenirs. Dans la nuit du 31 décembre 2015 au 1er janvier 2016, l’Allemagne avait déjà connu un réveillon difficile. À l’époque, c’est surtout la ville de Cologne qui avait été le théâtre de débordements très médiatisés.

Un millier d’hommes arabes et africains, dont beaucoup étaient agressifs et ivres, s’étaient alors rassemblés sur la place de la gare. Des femmes y avaient été sexuellement agressées, menacées et volées par de petits groupes d’individus.

Plus de 1200 plaintes pénales avaient été déposées après cette nuit d’horreur. Le traitement des incidents a duré des mois. Après les agressions, le chef de la police de Cologne, Wolfgang Albers, avait dû quitter son poste.

En Suisse aussi, des agressions ont régulièrement lieu la nuit de la Saint-Sylvestre. Plusieurs personnes ont volé et agressé sexuellement des femmes à Zurich, sans être condamnées pour autant.

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