Berne est le joyau de la couronne des ambassades américaines. Seuls ceux qui ont été particulièrement utiles au président américain concerné sont autorisés à devenir diplomates en Suisse. Traditionnellement, un collaborateur de campagne méritant devient ambassadeur des États-Unis en Suisse et au Liechtenstein.
Sous Donald Trump, le poste prestigieux est revenu à l’entrepreneur publicitaire Ed McMullen, sous Barack Obama à l’actuel membre du Congrès Don Beyer, puis à l’ingénieure Suzie LeVine, qui a prêté serment en tant que première employée de l’État.
Joe Biden aurait apparemment aussi fait son choix. Comme l’a rapporté le site d’information Axios la semaine dernière, Scott Miller, 41 ans, ancien gestionnaire d’actifs d’UBS et activiste LGBTQ+, pourrait obtenir le poste d’ambassadeur tant convoité. Lui et son conjoint depuis 26 ans, Tim Gill, sont des philanthropes reconnus et sont particulièrement engagés en faveur des droits des LGBTQ+.
«Il est considéré comme un visionnaire»
«Incroyable», c’est ainsi que Biden qualifie le pionnier de l’informatique et entrepreneur Tim Gill dans un profil de Rolling Stone de 2017. Il affirme que sans le travail de Gill, le mouvement pour les droits LGBTQ+ serait loin d’en être là où il en est aujourd’hui. À cette époque, 422 millions de dollars de la fortune de Gill avaient été versés dans la lutte pour l’égalité. C’est le plus gros montant qui a été offert par un Américain.
«Au sein du mouvement, il est considéré comme un visionnaire, un informaticien devenu un brillant stratège, un méga-donateur qui a créé un mouvement autour de la lutte pour l’égalité dans le mariage», écrit Rolling Stone à propos du célèbre mari de Scott Miller.
Ce dernier, qui a rencontré son mari au début de la vingtaine, est actuellement coprésident de la Fondation Gill, fondée par M. Gill. Il dirige la stratégie nationale de collecte de fonds de la fondation «pour faire avancer l’égalité LGBTQ+, y compris les campagnes d’éducation publique visant à interdire les thérapies de conversion et à mettre fin à la discrimination», selon le site web de la fondation. Aux États-Unis, les «thérapies» controversées visant à éteindre les tendances homosexuelles ne sont pas encore interdites. Tout comme en Suisse.
Les plus grands donateurs de l'histoires en faveur de l'égalité
Au sein de la fondation Gill, basée dans le Colorado, M. Miller supervise également «les efforts locaux visant à garantir l’égalité des chances pour tous les habitants du Colorado». Cela inclut un «soutien généreux» à l’enseignement des mathématiques et des sciences dans les écoles publiques, a-t-il déclaré.
Pendant la crise du coronavirus, M. Miller a contribué à «fournir plus de 5,6 millions de repas pour soulager l’insécurité alimentaire de dizaines de milliers de ses concitoyens du Colorado», a-t-il déclaré.
Selon la fondation, M. Miller, diplômé en administration des affaires et vice-président d’UBS Wealth Management à Denver, dans le Colorado, et son mari, Tim Gill, sont les «plus grands donateurs de l’histoire en faveur de l’égalité des personnes LGBTQ+».
Beaucoup d'espoir dans Biden et Harris
Après les années difficiles de Trump pour la communauté LGBTQ+, les gays, les lesbiennes, les bisexuels, les transgenres et les queers aux États-Unis ont déjà placé beaucoup d’espoir dans Joe Biden et Kamala Harris. Ces derniers ont placé la question en tête de leur programme pendant la campagne électorale. L’administration Biden est déjà considérée comme la plus favorable aux LGBTQ+.
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La «loi sur l’égalité» de Biden, actuellement en instance au Sénat, ajouterait les points «orientation sexuelle» et «identité de genre» à la loi sur les droits civils de 1964. Elle protégerait ainsi la communauté LGBTQ+ contre la discrimination dans tout le pays. Actuellement, la loi dépend de l’État.
L’ambassade des USA à Berne n’a pas encore reçu d’informations
Scott Miller a travaillé comme conseiller de campagne pour Biden en Pennsylvanie avant que celui-ci ne devienne le candidat démocrate à la présidence. Le philanthrope recevrait ainsi le prestigieux poste diplomatique pour sa loyauté.
La confirmation officielle de la Maison Blanche concernant la nomination de Miller est toujours en attente. A la demande de Blick, l’ambassade des Etats-Unis à Berne a déclaré qu’elle n’a pas encore reçu d’informations sur le nouvel ambassadeur américain en Suisse.
Tous les ambassadeurs américains doivent être confirmés par le Congrès après leur nomination par Biden. Cette nomination devrait se faire collectivement en juin. Mais il est fort possible que le président américain présente déjà la semaine prochaine son nouvel ambassadeur pour la Suisse.
Accompagné de son mari, évidemment, car les deux sont inséparables. Joe Biden l’a certainement appris dès sa campagne électorale 2019. A l’époque, Miller avait quitté sa mission pendant quelques mois afin d’aider son mari à surmonter la perte de son père.
