Israël et Gaza en guerre
Netanyahu prévient que la bataille sera «longue»

Les forces israéliennes traquaient dimanche des centaines de combattants palestiniens infiltrés sur leur territoire et bombardaient la bande de Gaza, après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évoqué une guerre «longue et difficile» contre le Hamas.
Publié: 08.10.2023 à 12:01 heures

L'offensive surprise, lancée samedi à l'aube par le mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir à Gaza, a fait de centaines de morts dans les deux camps. Et, de nombreux Israéliens, civils et militaires, ont été enlevés par les combattants palestiniens. «La première phase est en train de s'achever [...] par l'élimination de la grande majorité des forces ennemies qui se sont infiltrées sur notre territoire», a déclaré Benjamin Netanyahu en avertissant les Israéliens qu'ils étaient «embarqués dans une guerre longue et difficile».

«Nous terminons de reprendre le contrôle total du territoire israélien», a déclaré Richard Hecht, porte-parole militaire, après que l'armée a fait état de «centaines» d'infiltrés encore présents dans les localités sud limitrophes de Gaza. L'armée a annoncé qu'elle évacuerait dans les prochaines 24 heures tous les habitants résidant près du territoire palestinien.

Sous le couvert d'un déluge de roquettes tirées sur Israël, les combattants du Hamas, ennemi juré d'Israël, à bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés se sont joués de l'imposante barrière autour de Gaza, attaquant des positions militaires et des civils en pleine rue. Les forces israéliennes ont riposté en pilonnant de nombreuses cibles à Gaza, alors que les combats se sont poursuivis au sol entre forces israéliennes et combattants palestiniens infiltrés.

«La première phase est en train de s'achever [...] par l'élimination de la grande majorité des forces ennemies qui se sont infiltrées sur notre territoire», a déclaré Benjamin Netanyahu en avertissant les Israéliens qu'ils étaient «embarqués dans une guerre longue et difficile».
Photo: AFP

«Sans précédent»

Dimanche, les forces israéliennes ont repris le contrôle du commissariat de la police de Sdérot, limitrophe de Gaza, après avoir «neutralisé 10 terroristes qui s'y trouvaient», selon la police. Les autorités israéliennes n'ont avancé aucun chiffre sur les civils et militaires enlevés par les combattants palestiniens, mais le site d'information israélien en ligne Ynet avance «une estimation d'une centaine de personnes».

Des Israéliens à la recherche de leurs proches introuvables étaient interrogés en boucle sur les radios et les télévisions israéliennes dimanche. Certains expliquaient les avoir vus sur des vidéos d'otages du Hamas à Gaza circulant sur les réseaux sociaux. Le Hamas et le Jihad islamique, un autre groupe palestinien armé, ont affirmé avoir capturé de «nombreux soldats» israéliens.

«Ce qui s'est passé est sans précédent en Israël», a reconnu Benjamin Netanyahu, en commentant l'attaque la plus meurtrière dans le conflit israélo-palestinien depuis des décennies.

«J'ai vu beaucoup de corps»

Les combats ont fait «plus de 200 morts» et «plus de 1000 blessés» côté israélien, selon l'armée qui a accusé le Hamas d'avoir «massacré des civils» jusque dans leurs maisons. L'armée a énuméré 26 soldats, hommes et femmes, tués. «J'ai vu beaucoup de corps», a dit à l'AFP Shlomi, un Israélien, à côté de cadavres recouverts sur une route près du kibboutz Gevim (sud). Dans la bande de Gaza, 313 Palestiniens ont été tués et près de 2000 blessés selon le Hamas.

Sur le front nord, l'armée israélienne a frappé à l'aide d'un drone une cible du Hezbollah libanais dans le sud du Liban, après que ce mouvement a tiré des obus sur un secteur contesté de la zone frontalière.

L'attaque du Hamas, d'une ampleur sans précédent, a été lancée quasiment 50 ans après la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël totalement par surprise, entraînant la mort de 2600 Israéliens et faisant au moins 9500 morts et disparus côté arabe en trois semaines de combat.

Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché l'opération baptisée «déluge d'Al-Aqsa» contre Israël et avoir tiré plus de «5000 roquettes» pour «mettre fin à tous les crimes de l'occupation».

Attaque condamnée par les Occidentaux

L'armée israélienne a compté plus de 3000 tirs. Elle a déclenché l'opération «Sabres de fer» et mené des frappes aériennes sur l'enclave palestinienne, disant avoir détruit plusieurs bâtiments présentés comme des «centres de commandement» du Hamas. Médecins sans frontières a déclaré qu'une frappe avait touché un hôpital dans l'enclave, causant plusieurs décès.

Benjamin Netanyahu a annoncé la suspension des livraisons d'électricité, de nourriture et de biens d'Israël vers ce territoire palestinien soumis à un strict blocus israélien depuis plus de 15 ans. Les écoles resteront fermées dimanche, début de la semaine en Israël.

L'attaque du Hamas a été condamnée par les Occidentaux et le président américain Joe Biden a assuré Israël de son «soutien inébranlable». Le Conseil de sécurité de l'ONU doit tenir dimanche une réunion d'urgence sur la situation au Moyen-Orient.

Cette offensive a été lancée alors que des négociations entre Israël et l'Arabie saoudite sous l'égide des Etats-Unis, semblaient s'accélérer en vue d'une normalisation entre ces deux pays, un rapprochement majeur condamné par le Hamas et son allié iranien. L'Iran s'est d'ailleurs félicité de l'offensive du Hamas.

(AFP)



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