Il ne veut plus aucun conseil
Poutine méprise son chef militaire et n'en fait qu'à sa tête

Le président russe ne se laisse pas dicter sa conduite par son commandement militaire. Selon les experts, depuis des semaines, Vladimir Poutine court-circuite ses propres spécialistes de la défense. Même les plus expérimentés.
Publié: 20.09.2022 à 16:39 heures
Celina Euchner

Vladimir Poutine n’en fait qu’à sa tête: il ne tient plus compte des conseils de son commandement militaire. «Le président russe Vladimir Poutine s’appuie de plus en plus sur des volontaires irréguliers et des troupes de remplacement plutôt que sur des unités et des formations conventionnelles des forces armées de la Fédération de Russie.» C’est ce qu’écrivent les analystes de l’Institute for the Study of War (ISW).

L’une des raisons de l’utilisation de ces volontaires mal préparés serait la relation du chef du Kremlin avec son propre commandement militaire et le ministère de la Défense. La relation entre les hommes se détériore, surtout après les récentes pertes de territoire.

Depuis l’été, le commandement militaire est «contourné»

Ainsi, l’ISW écrit également qu’ils avaient déjà rapporté précédemment que Vladimir Poutine avait «contourné» le commandement militaire tout au long de l’été et notamment après la défaite dans la région de Kharkiv.

Vladimir Poutine ignorerait son commandement militaire. Il mépriserait également les experts en matière de défense.
Photo: IMAGO/SNA
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Les experts poursuivent: «Les relations tendues de Poutine avec le commandement militaire et le ministère russe de la Défense pourraient expliquer en partie pourquoi le Kremlin se concentre de plus en plus sur le recrutement de volontaires mal préparés dans des unités irrégulières ad hoc.» Ce, au lieu d’essayer d’intégrer ces troupes qui ne sont généralement pas encore bien formées dans des unités de réserve pour les troupes de combat russes blessées. Ces soldats mal formés vont directement au front.

Prisonniers recrutés

Lors de leur contre-offensive dans le nord-est de l’Ukraine début septembre, les troupes ukrainiennes ont progressé jusqu’à l’Oskil dans la région de Kharkiv.

Pourtant, Vladimir Poutine refuse de décréter une mobilisation générale pour la guerre. Ce n’est pas possible actuellement, car il faudrait pour cela que la soi-disant «opération spéciale» soit qualifiée de guerre. L’armée et le président sont donc tributaires de volontaires.

Actuellement, de plus en plus de prisonniers sont également recrutés. Selon l’ISW, ces unités improvisées présentent toutefois un inconvénient majeur. En effet, elles ne reçoivent qu’une brève formation avant leur engagement. C’est pourquoi, selon l’ISW, «elles n’ont qu’une faible capacité de combat effective».

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