Et le bilan continue de monter
155 morts dans des inondations en Tanzanie

Un total de 155 personnes ont péri en Tanzanie en raison des fortes pluies liées au phénomène climatique El Niño qui ont provoqué inondations et glissements de terrain, a annoncé jeudi le Premier ministre. Il n'a pas précisé depuis quand ces décès ont été recensés.
Publié: 25.04.2024 à 14:46 heures
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Dernière mise à jour: 25.04.2024 à 15:01 heures

«Les fortes pluies liées au phénomène El Niño» ont causé dans plusieurs régions du pays «des dégâts importants», a déclaré Kassim Majaliwa devant le Parlement.

Plus de 51'000 foyers et 200'000 personnes ont été touchés, environ 236 personnes ont été blessées et plus de 10'000 habitations ont été endommagées, a-t-il détaillé.

Le 14 avril, le porte-parole du gouvernement avait fait état de 58 morts durant les deux premières semaines de ce mois, qui marque le pic de la saison des pluies en Tanzanie.

Le bilan des inondations dans la capitale kényane Nairobi est monté jeudi à 13 morts, après la découverte de trois corps.
Photo: DUKAS

Plusieurs pays d'Afrique de l'Est sont frappés ces dernières semaines des précipitations supérieures à la normale.

Pluies et sécheresse

Cette année, la saison des pluies se combine avec un nouvel épisode d'El Niño qui a débuté mi-2023 et pourrait durer jusqu'au mois de mai, a prévenu le 5 mars l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

Outre une augmentation des températures, El Niño provoque des sécheresses dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d'autres.

Le président William Ruto a convoqué une réunion pour coordonner une réponse «multi-agences» aux inondations causées par les fortes précipitations des dernières semaines, où le phénomène climatique El Niño a intensifié la saison des pluies.

«Nous avons retrouvé trois autres corps aujourd'hui (jeudi) et les recherches se poursuivent car nous avons des personnes portées disparues», a déclaré Fred Abuga, commandant de la police du sous-comté de Starehe, dans le centre de Nairobi.

Les victimes ont été retrouvées dans la rivière Mathare, qui traverse le bidonville du même nom, une des zones les plus durement touchées par les inondations de mercredi.

La crue de la rivière a emporté les habitations de fortune situées sur les berges. Mercredi, des habitants avaient de l'eau jusqu'à la taille.

Pluies torrentielles au Kenya

Des pluies torrentielles dans la nuit de mardi à mercredi ont fait sortir de leurs lits des cours d'eau dans la capitale et les comtés voisins de Machakos et Kiambu, inondant plusieurs quartiers, noyant des routes et coupant certaines voies ferrées.

Le chef de l'Etat kényan a dirigé jeudi matin une réunion des responsables des différents ministères (Intérieur, Défense, Energie...) et services d'urgence concernés.

«Nous devons mettre tout le monde en alerte» a-t-il déclaré, soulignant notamment la nécessité de déplacer les habitants des zones menacées.

«Le gouvernement (...) fera tout ce qu'il faut, mobilisera toutes les ressources nécessaires en termes d'argent et de personnel», a assuré le vice-président Rigathi Gachagua, affirmant que «les prévisions pour la semaine prochaine indiquent que le pays connaîtra des précipitations supérieures à la normale».

Selon l'agence humanitaire de l'ONU (Ocha), au 18 avril, au moins 32 personnes avaient péri et plus de 40'000 été déplacées au Kenya depuis le début de la saison des pluies en mars.

El Niño en cause

Plusieurs autres pays de la région sont touchés par des précipitations inhabituellement fortes, causées notamment par un nouvel épisode d'El Niño entamé mi-2023 et qui pourrait durer jusqu'à mai, a prévenu en mars l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

En Tanzanie, elles ont fait au moins 58 morts dans la première moitié d'avril. Au Burundi, les autorités ont fait état de 96'000 déplacés internes. L'Afrique de l'Est a déjà subi les ravages d'El Niño, qui cause notamment d'intenses précipitations.

En décembre, plus de 300 personnes avaient péri dans diverses catastrophes causées par des pluies diluviennes au Kenya, en Ethiopie et en Somalie.

D'octobre 1997 à janvier 1998, de gigantesques inondations nourries par les pluies torrentielles causées par El Niño avaient fait plus de 6.000 morts dans cinq pays de la région.

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