Durcissement des mesures
Les Autrichiens prennent d'assaut les centres de vaccination

Ceux qui ont été testés devront rester sur la terrasse pour déguster leur Schnitzel. En Autriche, de nombreux endroits n'accepteront plus les personnes testées en intérieur à partir de lundi. Conséquence: une ruée sur les centres de vaccination.
Publié: 08.11.2021 à 08:56 heures
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Dernière mise à jour: 08.11.2021 à 09:17 heures
Michael Sahli

L’Autriche serre la vis en termes de mesures sanitaires. À partir de lundi, seules les personnes vaccinées ou guéries seront autorisées à entrer dans les restaurants, les salons de coiffure et les stations de ski de notre pays voisin. Les personnes testées devront rester à l’extérieur. Il en résulte de longues files d’attente devant les centres de vaccination.

Des témoins ont raconté au journal «Standard» que certaines personnes ont attendu plus d’une heure devant le plus grand centre de vaccination de Vienne. Vendredi, le jour de l’annonce de l’introduction des mesures, le nombre de personnes souhaitant se faire vacciner dans ce centre avait été multiplié par cinq.

La même ruée a été observée ailleurs dans le pays. Samedi, 1300 personnes se sont fait vacciner dans un bus de vaccination à Salzbourg. Un chiffre plutôt élevé puisque d’habitude, celui-ci vaccinait environ 2000 personnes par semaine.

Dimanche, de nombreuses personnes attendaient devant le bus de vaccination à Vienne.
Photo: Keystone
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Une heure et demie pour le vaccin de rappel

L’arrêt des tests n’est pas la seule raison qui explique que les Autrichiens se rendent en nombre dans les centres de vaccination. Depuis vendredi, ils peuvent recevoir une troisième dose de vaccin, et ce sans avoir à réserver une place dans les centres de vaccination.

Des milliers de personnes souhaitaient recevoir le vaccin de rappel le plus rapidement possible, quitte à faire la queue. «Cela en valait la peine pour moi», a déclaré un homme après avoir attendu une heure et demie.

Les mesures vont durer jusqu’à Noël

L’Autriche et la Suisse ont un taux de vaccination similaire: 63,5% pour notre voisin et 64,4% pour le territoire helvétique. Mais le nombre de cas chez notre voisin explose. Samedi, 9943 infections ont été dénombrées en 24 heures, dépassant le nombre record du pic de novembre 2020 (9586).

Le chancelier Alexander Schallenberg s’attend à ce que des mesures plus strictes restent en place pendant un certain temps. «Je ne m’attends pas à un changement de situation et un retour en arrière dans les six semaines. Les mesures actuelles vont certainement durer jusqu’à Noël», a-t-il déclaré dans une interview.

Période transitoire pour les partiellement vaccinés

Afin de fournir une incitation supplémentaire à la vaccination, l’Autriche propose une période transitoire. Les personnes ayant reçu la première dose recevront un certificat indiquant leur vaccination partielle, à compléter avec un test PCR. Ce système sera valable jusqu’au 6 décembre.

En Allemagne, l’arrêt des tests est aussi graduellement la nouvelle norme. Dès lundi, la Saxe s’alignera sur ces mesures. Le virus y est actuellement beaucoup plus répandu que dans le reste de l’Allemagne. Ce Land est limitrophe de la Pologne et surtout de la République tchèque, avec qui il possède une longue frontière et où le nombre de cas est plus élevé. D’autres Länder ont également déjà appliqué ce distinguo entre les gens vaccinés ou guéris et testés et la chancelière Angela Merkel réfléchit à voix haute à l’appliquer à l’échelle nationale.

Une nouvelle vague de Covid en provenance du Nord et l’Est

En Suisse, c’est surtout la semaine nationale de la vaccination qui va occuper les esprits jusqu’au 14 novembre.

Pour le virologue Andreas Cerny, le durcissement des mesures n’est pas non plus une solution magique. «Si la Suisse l’introduisait demain, on peut s’attendre à un effet dans six semaines au plus tôt», calcule-t-il. Il met également en garde contre les conséquences négatives. «Il pourrait y avoir des résistances, la mesure pourrait provoquer une réaction de défiance chez certaines personnes.»

En ce qui concerne la saison froide, Andreas Cerny voit un autre problème pointer son nez en Suisse. «Une nouvelle vague de Covid traverse l’Europe du nord et de l’est et est en train d’arriver dans nos pays voisins. Cela va se répercuter sur nous. Les virus ne connaissent pas de frontières.»

(Adaptation par Alexandre Cudré)

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