COP28 le 30 novembre
La conférence sur le climat à Dubaï tournera autour de l'argent

Cette année, le sommet mondial sur le climat est avant tout une question d'argent. Des conditions météorologiques extrêmes, des critiques à l'encontre du pays hôte et le conflit au Proche-Orient assombrissent la conférence.
Publié: 25.11.2023 à 19:12 heures
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Fabienne Kinzelmann

Cette année, la Suisse sera (presque) partout à la conférence mondiale sur le climat à Dubaï. Quasiment tous les objets que les 70'000 participants verront pendant la COP28 ont été transbordés d'une manière ou d'une autre par Kuehne+Nagel, une entreprise helvétique basée à Schindellegi (SZ).

Ces derniers jours, l'équipe de Jörn Schneemann, Global Head of Expo and Events chez Kühne+Nagel, a dû lutter contre un événement météorologique imprévu: de fortes pluies ont affecté l'infrastructure et retardé d'une journée entière les livraisons de matériaux de construction de stand sur l'une des surfaces. Afin que les structures pour les stands des 400 exposants soient prêtes à temps, Jörn Schneemann a activé environ 170 collaborateurs.

Un patron du pétrole préside la conférence

Les précipitations inhabituelles pour la région ne sont pas la seule chose qui assombrit la conférence mondiale sur le climat cette année. Dès le début, la conférence a été critiquée parce que l'hôte, Sultan Al Jaber, dirige la compagnie pétrolière nationale des Emirats. Et il n'a aucunement pensé à quitter son fauteuil de chef.

Président de la COP28: Sultan Al Jaber, patron du pétrole et ministre de l'Industrie et des Technologies de pointe des Émirats arabes unis.
Photo: AFP
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Le conflit au Proche-Orient fait aussi de l'ombre à la conférence. Même si la guerre ne s'est pas encore transformée en incendie généralisé, elle absorbe les ressources politiques du monde entier. Elle attise également le mécontentement et les différends entre les chefs d'État, dont l'unité serait pourtant indispensable à la réussite du sommet.

Quels sont les objectifs?

La COP28 se concentrera sur les progrès à accomplir pour atteindre l'objectif climatique de Paris. A Dubaï, les participants feront pour la première fois un bilan global du traité climatique de 2015.

Dans son rapport annuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a récemment identifié trois mesures qui devraient permettre au monde d'atteindre une trajectoire de 1,5 degré d'ici 2030: tripler les capacités en énergies renouvelables, doubler l'amélioration de l'efficacité énergétique et réduire de 75% les émissions de méthane issues de la production de pétrole et de gaz. Selon l'agence, ces trois mesures permettraient d'attendre plus de 80% de l'objectif.

Mais pour cela, c'est surtout l'argent qui manque. Et en particulier dans les pays «en développement». Selon un rapport de l'Agence pour les énergies renouvelables (Irena), il faudrait investir 1300 milliards de dollars par an pour tripler les compétences des énergies renouvelables – de 3400 gigawatts l'année dernière à 11'100 gigawatts en 2030. Soit presque trois fois plus d'argent que les 500 milliards injectés en 2022.

La Suisse exige l'équité en matière de financement

Dans la lutte contre le climat, ce sont surtout les Etats-Unis et la Chine qui sont décisifs. John Kerry, envoyé spécial du gouvernement américain pour le climat, et son homologue chinois Xie Zhenhua sont attendus à Dubaï. Le président américain Joe Biden et le dirigeant chinois Xi Jinping avaient déjà parlé du climat lors de leur rencontre la semaine dernière en Californie.

En prévision de la conférence mondiale sur le climat, les deux chefs d'État ont annoncé qu'ils accéléreraient leurs efforts pour faire face au changement climatique. Ils ont assuré qu'ils prendraient des mesures pour réduire les émissions de méthane et d'autres gaz à effet de serre en plus du dioxyde de carbone.

La Suisse s'engage pour les plus pauvres

La Suisse, qui a été le premier pays à signer l'accord de Paris sur le climat, sera bien entendu présente à Dubaï. Le président de la Confédération Alain Berset représentera le pays en ouverture de la rencontre des chefs d'État et de gouvernement.

Albert Rösti, qui préside le DETEC, participera aux discussions des ministres de l'Environnement sur place. La délégation suisse aux négociations est dirigée par l'ambassadeur de l'environnement Felix Wertli, chef de la division Affaires internationales de l'Office fédéral de l'environnement.

Les objectifs de la Suisse tournent avant tout autour de la transparence dans l'évaluation des progrès réalisés jusqu'à présent ainsi que des recommandations d'action pour atteindre les objectifs climatiques. En outre, la Suisse veut s'engager pour que le «Loss and Damage Fund» décidé l'année dernière profite aux pays les plus pauvres et les plus touchés par le changement climatique.

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