Cessez-le-feu localisés prévus
La Russie et l'Ukraine vont signer un accord sur les céréales vendredi

La Russie et l'Ukraine vont signer un accord sur les exportations de céréales à Istanbul vendredi après-midi, a annoncé jeudi soir la présidence turque. L'accord devrait permettre une sortie par la Mer noire des céréales ukrainiennes bloquées par la guerre.
Publié: 21.07.2022 à 21:16 heures
|
Dernière mise à jour: 21.07.2022 à 21:18 heures

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, ainsi que des représentants de la Russie et de l'Ukraine, participeront à la cérémonie de signature, a ajouté la présidence. L'événement est prévu à 13h30 au palais de Dolmabahçe à Istanbul.

L'accord devrait permettre une sortie par la Mer noire des céréales ukrainiennes bloquées par la guerre et un allégement des entraves à l'exportation de grains et engrais russes. Un accord est «possible dans les prochains jours», avait affirmé jeudi dans la matinée le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

À New York, le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq, a annoncé qu'Antonio Guterres et ses deux négociateurs, à la manœuvre depuis plus de deux mois, étaient attendus de manière imminente à Istanbul. Le chef de l'ONU passe des vacances près de la Turquie et avait récemment indiqué être prêt à les écourter pour une signature à Istanbul.

Du côté des céréales ukrainiennes, l'accord en négociations vise à une réutilisation de la Mer noire via des corridors sécurisés et des cessez-le-feu localisés sur les zones de passage. (Image d'illustration)
Photo: Altaf Qadri

Garanties pour le transport

Outre le patron de l'ONU, Martin Griffiths, son secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires, qui s'est occupé de la négociation sur la sortie par la Mer noire des céréales ukrainiennes, et Rebeca Grynspan, à la tête de l'agence onusienne Unctad sur le commerce et le développement, seront aussi à Istanbul, a précisé Farhan Haq.

Rebeca Grynspan, qui s'est rendue récemment à Moscou, a été chargée de négocier l'allègement des restrictions touchant de manière indirecte l'exportation de céréales et engrais russes à la suite des sanctions internationales imposées à Moscou par notamment les Etats-Unis et l'Union européenne.

Selon un diplomate demandant à ne pas être identifié, Washington a récemment promis des garanties dites «de confort» pour que des sociétés de transport puissent fournir à la Russie des navires de gros tonnage pour l'exportation de ses céréales et engrais sans être inquiétées par les sanctions.

Cessez-le-feu localisés prévus

Moscou a affirmé que ces dernières ne lui permettaient de recourir qu'à de petits navires à la capacité insuffisante pour ses exportations. «Même si les produits (agricoles) russes ne sont pas concernés par les sanctions, il y a des blocages concernant le transport maritime, les assurances et le système bancaire. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont fait des promesses pour les lever», a souligné le ministre turc.

Du côté des céréales ukrainiennes, l'accord en négociations vise à une réutilisation de la Mer noire via des corridors sécurisés et des cessez-le-feu localisés sur les zones de passage. Une inspection des navires commerciaux, vraisemblablement par la Turquie, est prévue pour s'assurer que les navires allant à Odessa chercher des céréales ne contiennent pas d'armes.

La création d'un centre de coordination est prévue à Istanbul avec une participation d'experts onusiens spécialistes de la navigation maritime, selon des diplomates. L'accord attendu entre l'Ukraine et la Russie devrait avoir pour effet rapide de faire baisser les cours, en très forte croissance ces derniers mois.

La crise alimentaire qui en découle menace plusieurs pays dans le monde d'un risque de famine, notamment en Afrique subsaharienne, mais aussi au Liban ou en Egypte.

(ATS)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la