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Campagne de désinformation
La Russie utilise une «usine de trolls» pour relayer sa propagande

Des trolls pro-russes mènent une guerre de l'information depuis une ancienne usine de Saint-Pétersbourg, a rapporté dimanche le gouvernement britannique. Ils ciblent des dirigeants occidentaux et relaient la propagande du Kremlin concernant l'Ukraine.
Publié: 01.05.2022 à 13:28 heures
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Dernière mise à jour: 01.05.2022 à 13:35 heures

Le rapport demandé par le gouvernement britannique «montre comment le Kremlin utilise une usine de trolls pour relayer des mensonges sur les réseaux sociaux et dans les commentaires de sites à large audience», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans une communiqué.

Selon ce dernier, cette campagne russe de désinformation «est pensée pour manipuler l'opinion publique internationale concernant la guerre russe en Ukraine». Selon les recherches, des agents pro-russes recrutent des trolls sur Telegram qui sont payés pour cibler sur les réseaux sociaux les comptes de médias et de dirigeants occidentaux et relayer la propagande pro-Kremlin.

«Nous ne pouvons pas permettre au Kremlin et à ses usines de trolls d'envahir nos espaces en ligne avec leurs mensonges», a réagi la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss. «Le gouvernement britannique a alerté ses partenaires étrangers et va continuer à travailler avec ses alliés et les plateformes en ligne pour combattre les opérations russes.»

cetteLa campagne russe de désinformation serait «pensée pour manipuler l'opinion publique internationale concernant la guerre russe en Ukraine»
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Parmi les dirigeants visés, Boris Johnson, mais aussi le chancelier allemand Olaf Scholz ou le chef de la diplomatie européenne Josep Borell. Daft Punk, David Guetta ou encore le groupe de métal allemand Rammstein ont aussi été ciblés dans le cadre de cette campagne de désinformation, très active sur Instagram, YouTube et Tiktok.

Amplifier certains contenus

Une autre technique utilisée par ces trolls consiste à amplifier et donner plus de visibilité à des publications d'utilisateurs lambdas et qui vont dans le sens du Kremlin, rapporte l'étude. Un moyen d'échapper aux mesures mises en place par les réseaux sociaux pour combattre la désinformation sur leurs plateformes.

Un groupe connu sur Telegram sous «Cyber Front Z» serait au coeur de ces manoeuvres et louerait ses locaux dans une ancienne usine d'armement située à Saint-Pétersbourg. Le groupe est soupçonné d'être lié à Evgueni Prigojine, un magnat proche du Kremlin notamment accusé d'avoir joué un rôle dans l'ingérence russe durant l'élection présidentielle américaine de 2016, a indiqué le ministère britannique.

Evgueni Prigojine fait partie des personnes sanctionnées par Londres en raison de ses liens avec le président russe Vladimir Poutine.

(ATS)

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