Attaque «insensée»
«Rien» ne suggère une attaque terroriste à Sydney

L'attaque au couteau qui a fait six morts et plusieurs blessés samedi dans un centre commercial bondé de Sydney a été perpétrée par un homme de 40 ans atteint d'une maladie mentale. Rien ne suggère un éventuel motif terroriste, selon les forces de l'ordre.
Publié: 14.04.2024 à 07:25 heures
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Dernière mise à jour: 14.04.2024 à 07:30 heures

«A ce stade, nous ne disposons d'aucun élément, d'aucune information, d'aucune preuve ni d'aucun renseignement laissant penser qu'il s'agisse d'une motivation particulière, une idéologie ou autre» à son acte, a expliqué le commissaire-adjoint de la police de Nouvelle-Galles du Sud, Anthony Cooke.

En revanche, «nous savons que l'assaillant a souffert (...) de problèmes de santé mentale», a-t-il ajouté, précisant que l'homme, connu des forces de l'ordre, était venu de l'Etat du Queensland (nord). Karen Webb, une autre responsable de la police de Nouvelle-Galles du Sud, a fait état de cinq femmes et d'un homme tués.

L'agresseur a été poursuivi et abattu par une policière saluée pour son héroïsme. Huit blessés, y compris un bébé, ont été transportés à l'hôpital. «Ils ont tous des blessures traumatiques», a indiqué le porte-parole des services de secours de Nouvelle-Galles du Sud. Le bébé se trouve dans un état «grave mais stable», selon la police.

Lieux bouclés

La tragédie s'est produite dans le vaste complexe commercial Westfield Bondi Junction, à forte affluence samedi après-midi. Les lieux ont été bouclés par la police qui a appelé la population à éviter le secteur.

L'assaillant semble avoir agi seul, a déclaré le Premier ministre australien Anthony Albanese lors d'une conférence de presse. «Pour nous tous ce soir, les scènes effroyables de Bondi Junction dépassent les mots et la compréhension», a-t-il dit.

M. Albanese a rendu hommage à la bravoure de passants qui se sont entraidés et de la policière qui est intervenue en bravant le danger. «Elle est certainement une héroïne. Elle a sans aucun doute sauvé des vies en agissant ainsi», a-t-il déclaré.

Attaque «insensée»

Le roi Charles III, souverain britannique mais également chef d'Etat de l'Australie, s'est déclaré dans un communiqué «horrifié» par cette agression «insensée». Le pape François s'est dit «profondément attristé» par l'attaque «insensée». Des images de caméras de surveillance diffusées par des médias australiens ont montré un homme muni d'un grand couteau courant dans le centre commercial, et des personnes blessées gisant au sol.

Pranjul Bokaria sortait du travail et faisait quelques courses lorsque l'agression a eu lieu. Elle a couru jusqu'à un magasin voisin et s'est réfugiée dans une salle de repos. «C'était effrayant, il y avait des gens qui pleuraient», a-t-elle témoigné auprès de l'AFP.

Elle s'est ensuite échappée par une sortie de secours avec d'autres clients et employés, donnant sur une rue à l'arrière. «Je suis vivante et reconnaissante», a-t-elle relaté. D'autres témoins ont déclaré à l'AFP qu'il y avait eu un mouvement de panique, des personnes cherchant à se mettre à l'abri tandis que la police tentait de sécuriser la zone.

Vers 16h00 locales (08h00 en Suisse), Reece Colmenares se rendait à la salle de sport lorsqu'elle a vu des «gens courir et crier» que quelqu'un avait été poignardé. Elle s'est ensuite réfugiée dans une boutique de quincaillerie avec 10 à 12 autres personnes.

«Ils nous ont fait descendre (dans une pièce) et ont fermé le magasin», a-t-elle raconté à l'AFP. «C'était effrayant, il y avait des petits enfants, des personnes âgées et des personnes en fauteuil roulant». Une infirmière de Sydney a expliqué avoir garé sa voiture puis «entendu quelqu'un crier de courir».

Plusieurs personnes se sont réfugiées dans un supermarché, où elles sont restées pendant une heure environ. A la tombée de la nuit, des dizaines de policiers et d'ambulances se trouvaient encore à l'extérieur du centre commercial, les civières prêtes à transporter les blessés vers des hôpitaux voisins.

Ce type d'attaque est extrêmement rare en Australie. En novembre 2018, un individu armé d'un couteau avait tué une personne et en avait blessé deux autres dans une rue de Melbourne avant d'être abattu par la police. Le crime avait été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).

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