Fraude fiscale et blanchiment
Procès pour l'assistant de Jean-Marie Le Pen

L'assistant de Jean-Marie Le Pen sera jugé à Paris pour fraude fiscale et blanchiment. Le sort judiciaire du fondateur du FN dans ce dossier sera quant à lui tranché ultérieurement par le parquet de Nanterre, a indiqué mercredi une source judiciaire.
Publié: 13.03.2024 à 16:24 heures

Gérald Gérin comparaîtra le 4 avril devant le tribunal correctionnel de Paris pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, a détaillé une source judiciaire. Jean-Marie Le Pen et son épouse Jany Le Pen sont également cités dans cette enquête, ouverte en 2015 et portant sur un trust basé aux îles Vierges britanniques, avec Gérald Gérin comme ayant-droit.

Sur ce trust géré à Genève figureraient 2,2 millions d'euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d'or. L'existence de ce trust avait été révélée par Mediapart en 2015.

Pour des raisons de compétence, le parquet national financier (PNF) s'est dessaisi au profit du parquet de Nanterre sur «les faits susceptibles d'être reprochés» au couple Le Pen, a précisé la source judiciaire. Ce volet «fera l'objet d'une étude» afin de déterminer quelles seront les suites, a indiqué à l'AFP le parquet de Nanterre.

Jean-Marie Le Pen et son épouse Jany Le Pen sont également cités dans cette enquête, ouverte en 2015 et portant sur un trust basé aux îles Vierges britanniques, avec Gérald Gérin comme ayant-droit.
Photo: AFP

Des soupçons depuis les «Panama Papers»

La cellule antiblanchiment du ministère français de l'économie et la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) avaient signalé à la justice la possible existence d'un compte bancaire caché à l'étranger et appartenant au fondateur du Front national (FN), devenu Rassemblement national (RN).

Les mêmes soupçons étaient apparus dans les «Panama Papers». Jean-Marie Le Pen, 95 ans aujourd'hui, avait alors balayé ces accusations. Le manoir de Montretout à Saint-Cloud, près de Paris, maison familiale des Le Pen qui abrite aussi les bureaux du patriarche, avait été perquisitionnés en novembre 2015 dans cette affaire.

Selon Libération, ce trust, nommé Balerton Marketing LTD et immatriculé en 2000, a d'abord appartenu à Georges Paschos, frère de Jany Le Pen, jusqu'à sa mort en 2008. C'est ensuite son fils, Achille Paschos, qui en a été le bénéficiaire, puis Gérald Gérin à partir de 2014.

Jean-Marie Le Pen avait admis en 2013 avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l'UBS en 1981, une affaire déjà évoquée par le passé. Il avait alors parlé d'une opération d'emprunt pour sa société de disques de l'époque, la Serp.

(ATS)

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