Dans une interview exclusive
Cécile Brossard, la meurtrière du banquier Stern à Genève parle enfin à RTL

Elle était restée murée dans le silence depuis sa libération de prison en 2010. Pour la première fois, la meurtrière et ex-maitresse du banquier Edouard Stern, Cécile Brossard, s'est confiée à RTL. Blick était présent dans le studio.
Publié: 18.10.2023 à 20:26 heures
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Dernière mise à jour: 20.10.2023 à 10:02 heures
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Richard WerlyJournaliste Blick

Elle est enfin sortie de son silence. Depuis sa libération de prison en 2010, après sa condamnation à huit ans et demi de détention pour le meurtre du banquier Edouard Stern en 2005, Cécile Alice Brossard, 59 ans, a accepté de parler. Elle l’a fait ce mercredi 18 octobre pour l’émission vedette de faits divers «L’Heure du crime» sur RTL.

Pour Blick, nous étions aussi invités à commenter l’affaire qui a ébranlé la place financière de Genève, lors de cette émission exclusive. Quelles révélations? Rien sur les faits et les circonstances du crime dont l’intéressée a été reconnue coupable par la justice genevoise en juin 2009. Mais des précisions jamais entendues auparavant sur leur relation. Et sur l’état d’esprit de la meurtrière, près de vingt ans après le drame survenu au 17, rue Adrien-Lachenal, l’adresse du célèbre banquier français, le 28 février 2005.

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Cécile Brossard, est l'auteure du meurtre. Sortie de prison en 2011, elle n'avait encore jamais pris la parole dans un média. Elle est sortie de son silence pour «L'Heure du crime»
Photo: Richard Werly
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«J’ai évidemment gardé un silence absolu parce que je voulais protéger le deuil des enfants d’Edouard Stern a expliqué à RTL Cécile Brossard, qui aime se voir désignée comme Cécile Alice, son second prénom. Edouard était un père à leur écoute qui leur faisait découvrir des œuvres d’art. Mon acte les a privés de leur père. Je pense à tout ce qu’il aurait pu leur apporter. C’est une blessure que rien ne pourra guérir»

Sur les motivations du meurtre, «L’heure du crime» redit le contexte. Le 1er mars 2005, le richissime banquier Édouard Stern est retrouvé mort au pied de son lit dans une combinaison en latex sadomasochiste. «Au milieu du salon, sur le sol, raconte Jean Alphonse Richard, il y a une forme humaine vêtue d’une combinaison de latex couleur chair, deux ouvertures pour les yeux, une pour la bouche. Les pieds et les poignets sont ligotés. La cagoule, enlevée, découvre le visage d’Edouard Stern. La combinaison a compressé le sang des blessures. L’autopsie indique qu’il a reçu quatre balles. Une sur le côté droit du nez. Elle a traversé le palais et touché une vertèbre cervicale. Une deuxième en pleine poitrine, une troisième côté gauche, une quatrième à la tempe droite. Dans le dressing, le banquier détenait trois pistolets chargés… Il en manque un, un Smith & Wesson 9 millimètres.»

«Il a grillé mes neurones et fait exploser mon cœur»


Ce sont les collaborateurs du banquier défunt qui découvrent le corps de l’homme d’affaires à son domicile genevois. Vêtu de cette combinaison au moment de son meurtre, les enquêteurs s’orientent très vite vers un crime d’ordre privé. Que répond aujourd’hui Cécile Brossard? «La seule chose que je peux vous dire est qu’à aucun moment, pas une seconde, je me suis dit que j’allais le tuer. C’est quelque chose qui est arrivé comme un coup de foudre. Il a grillé mes neurones et fait exploser mon cœur. Je n’étais plus le pilote de ce que je faisais. Ce n’est pas du tout quelque chose que j’ai voulu. Je suis chrétienne et croyante. J’ai grandi avec la conviction «tu ne tueras point (...) La mort d’Edouard m’a terrassé».

«L’Heure du crime», présentée chaque jour par le journaliste Jean Alphonse Richard, permet de mieux cerner la personnalité du banquier Edouard Stern, personnalité très visible et controversée de la place financière genevoise. Mais pour celle qui l’a tuée, après avoir été plusieurs années sa maîtresse, presque tout ce qui a été publié sur la victime est contestable: «J’ai lu des articles avec des titres d’une abjection totale par rapport à Edouard. Il avait lui aussi une aversion totale pour la bêtise et la vulgarité. Je n’ai pas supporté toutes ces laideurs. Je voulais parler aujourd’hui pour lui rendre sa noblesse. Je me demande dans quel fiel les journalistes ont trempé leur plume»

«Edouard Stern n’était pas sadomasochiste»

Et les circonstances du meurtre? Et le prêt d’un million de francs qui aurait été au cœur de leur différend, et de l’engrenage fatal? «Ce n’est pas parce qu’on a retrouvé Edouard en combinaison en latex qu’il était sadomasochiste. Il ne l’était pas. Nous avions une sexualité inventive et plurielle. Nous étions comme deux enfants. Ce n’était absolument pas pervers. Il n’y avait rien de tout cela en Edouard. Lui, c’était le panache et le romantisme. Il me lisait des poèmes. Nous passions des heures à écouter Chopin. […] Cette histoire m’habite toujours.
L’âme, l’esprit et le caractère lui survivent. Edouard m’accompagne. L’amour est plus fort que la mort. La mort, elle n’est rien». Sauf, rappelons-le, pour celui qui a perdu la vie, assassiné à 50 ans.

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