Cocaïne rose et cannabinoïdes de synthèse
De nouvelles drogues de synthèse circulant sur le marché inquiètent la France

De nombreuses nouvelles substances circulent sur le marché de la drogue en France. Selon une étude, des stupéfiants hautement addictifs, mais non purs, augmentent les risques d'intoxication.
Publié: 01.02.2024 à 14:55 heures

«Cocaïne rose», cannabinoïdes de synthèses: de nouveaux produits stupéfiants circulent en France, relève mercredi une étude de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), pointant également la pureté de la cocaïne en circulation, avec un «risque d'intoxication» en hausse.

Cette étude s'appuyant sur plus de 600 échantillons récoltés en 2022 note leur forte teneur en cocaïne. Or, «une augmentation de la teneur en cocaïne a pour conséquence une élévation du risque d'intoxication aiguë et de développement de complications liées à sa toxicité», avertit l'Observatoire. Plus de 56% des échantillons de cocaïne analysés ne contenaient pas de produits de coupe.

Cocaïne rose: une association dangereuse

L'OFDT note également les «nombreuses tromperies» à l'insu des usagers de la 3-MMC, drogue de synthèse classée comme stupéfiant aux Pays-Bas. «En 2022, sur les 56 échantillons collectés supposés être de la 3-MMC, seuls 12 (21,4%) sont réellement exclusivement composés de 3-MMC», précise l'OFDT. Autre produit en circulation, la «cocaïne rose», qui se présente sous forme de poudre rose, a été repérée pour la première fois en France en 2022.

De plus en plus de drogues de synthèse circulent sur le marché français, et inquiètent les autorités. (image symbolique)
Photo: Shutterstock

Les analyses ont mis en évidence une association récurrente de MDMA et de kétamine, sans la présence de cocaïne. Méconnu, ce produit peut occasionner «des complications inattendues pour l'usager à cause de son nom trompeur», poursuit l'OFDT.

Ce rapport souligne par ailleurs l'émergence d'un nouveau produit de synthèse cannabinoïde, apparu en France à l'automne 2022, l'hexahydrocannabinol (HHC). Pour l'héroïne, le rapport note «une prédominance des héroïnes faiblement concentrées», c'est-à-dire coupées avec d'autres agents.

Inquiétude face aux drogues de synthèse

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a exprimé fin janvier son inquiétude face à la forte hausse du trafic de drogues de synthèse, avec plus de 180% de saisies en plus en 2023 par rapport à l'année précédente.

Selon le ministère, les saisies en 2023 en France ont été de 4,15 millions de comprimés d'ecstasy et MDMA (contre 1,4 million en 2022) et 418 kg d'amphétamines et méthamphétamines (198 kg en 2022). A été lancée fin janvier à Anvers, en Belgique, première porte d'entrée de la cocaïne en Europe, une «Alliance des ports européens» pour lutter contre le trafic de drogue.

(AFP)

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