Cour des comptes
Vaud doit renforcer la gouvernance de ses projets informatiques

Le canton de Vaud pourrait mieux piloter ses projets informatiques. Un audit de la Cour des comptes montre certaines carences dans la gouvernance de ces projets destinés à l'administration cantonale.
Publié: 31.08.2021 à 11:12 heures
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Dernière mise à jour: 31.08.2021 à 12:06 heures

Un audit de la Cour des comptes a mis la lumière sur certains manquements du canton de Vaud dans la gouvernance de ses projets informatiques. Le problème principal ne vient pas du respect des budgets, les projets aboutissant sauf exception dans les enveloppes accordées par le Grand Conseil (195 millions de francs lors de la dernière décennie). En revanche, les délais sont souvent dépassés, «parfois de manière conséquente», constate la Cour des comptes dans son dernier rapport, publié mardi.

Pour sa vice-présidente Nathalie Jaquerod, «un changement de culture» s’impose dans la gestion de tels projets. Il doit notamment permettre une meilleure collaboration entre la Direction générale du numérique et des systèmes d’information (DGNSI), qui centralise les ressources informatiques, et les différents services de l’administration.

«Chacun devrait savoir où se trouve sa place»

«Les services métier devraient davantage prendre leurs responsabilités. Ce sont eux qui investissent et qui seront les utilisateurs. Ils devraient mieux s’impliquer dans les projets, sans se laisser trop guider par la DGNSI», explique Nathalie Jaquerod, interrogée par Keystone-ATS.

La gouvernance des projets informatiques vaudois mériterait d'être améliorée, estime la Cour des comptes (photo d'illustration).
Photo: CHRISTIAN BEUTLER

Elle souligne que si les relations entre ces partenaires peuvent parfois donner lieu à «quelques tensions», il n’y a pas de «fautifs» à trouver, mais une meilleure définition des rôles à définir. «Chacun devrait savoir où se trouve sa place», résume-t-elle.

Au cours de son audit, la Cour des comptes a aussi remarqué que la gestion des risques et le contrôle de la performance devaient être renforcés. Nathalie Jaquerod recommande notamment des «arrêts sur image» réguliers pour évaluer l’avancée d’un projet.

Une nouvelle méthodologie de gestion commune à prévoir

Pour que les partenaires parlent «le même langage», il faudrait aussi une méthodologie de gestion commune, ce qui n’est pas le cas actuellement. Cela nécessiterait toutefois des «directives internes strictes» du Conseil d’Etat, sachant que la DGNSI n’a pas l’autorité pour imposer ses pratiques aux autres services de l’administration.

La Cour des comptes indique encore que l’Etat de Vaud devrait davantage communiquer dans le public sur les résultats de ses projets informatiques, à l’instar par exemple du canton du Valais. Cela permettrait notamment de «rendre des comptes» à la population, au vu des sommes d’argent public investies dans la cyberadministration, note Nathalie Jaquerod.

Le Conseil d’Etat a accepté la plupart des recommandations adressées par la Cour des comptes. Il a toutefois émis une réserve sur l’une d’elles et refusé une autre, relative à l’instauration d’une «instance transversale de gouvernance». Ce dispositif, ciblé sur les grands projets, permettrait une surveillance indépendante, un arbitrage neutre si nécessaire. Mais le Conseil d’Etat n’en veut pas, arguant que cela alourdirait le système.

Du côté de la DGNSI, les douze recommandations émises par la Cour des comptes ont été acceptées. «La DGNSI a déjà pris des mesures qui vont dans le bon sens, mais il y a encore une marge d’amélioration», conclut Nathalie Jaquerod.

(ATS)

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