Attaques de bovins
Le canton de Vaud sollicite un tir de loup auprès de Berne

Suite à plusieurs attaques avérées sur des bovins dans le Jura vaudois, le canton de Vaud sollicite un tir de loup auprès de la Confédération. Il estime que les conditions permettant le tir de régulation de deux jeunes loups de la meute du Marchairuz sont réunies.
Publié: 02.08.2021 à 16:10 heures
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Dernière mise à jour: 02.08.2021 à 20:05 heures
ATS/Blick

Suite à plusieurs attaques avérées sur des bovins dans le Jura vaudois, le canton de Vaud veut tirer deux jeunes loups de la meute du Marchairuz. Il en a fait la demande auprès de la Confédération, l'objectif étant d'enrayer la dynamique des attaques.

La saison de l'estivage a débuté à la mi-juin. Depuis, plusieurs attaques attribuées à une meute de loups ont été constatées sur des veaux dans la région du Marchairuz, relève lundi le Département de l'environnement et de la sécurité (DGE) dans un communiqué.

La majorité de ces six attaques est imputable au loup, même si la mise à mort par le loup n'a pas pu être prouvée scientifiquement dans tous les cas, a expliqué à Keystone-ATS Frédéric Hofmann, chef de section "chasse, pêche et surveillance" à la DGE.

A la suite de plusieurs attaques avérées sur des bovins dans le Jura vaudois, le canton de Vaud demande une autorisation de tir auprès de la Confédération (photo prétexte).
Photo: CHRISTIAN BRUN

Comportement déviant

La meute est constituée de quatre loups adultes et de cinq louveteaux. Le canton cible les deux jeunes adultes nés l'an dernier, le cadre légal fédéral interdisant de tuer le couple géniteur, a-t-il précisé.

Cette meute a un comportement déviant et tend à se spécialiser sur les bovins, une nouvelle nourriture providentielle parquée dans des enclos, alors qu'elle a à disposition beaucoup de gibier, notamment des cerfs qui sont normalement sa proie de prédilection. L'objectif est d'enrayer la dynamique et d'éviter que les subadultes ne transmettent leur savoir aux louveteaux.

Ces tirs sont dans l'intérêt des éleveurs et de l'avenir de l'espèce, souligne M. Hofmann. S'ils sont validés par la Confédération, ce sont les garde-faunes qui s'en chargeront.

L'UDC Vaud demande «des mesures urgentes»

Ces mesures vont dans le sens d'un communiqué daté du 30 juillet envoyé par l'UDC Vaud. Cette dernière demandait que le Conseil d'Etat autorise «des mesures urgentes de protection des troupeaux contre le loup, respectivement qu'il autorise le tir». L'aile vaudoise du parti politique agrarien relève que cinq attaques de loups contre du bétail ont eu lieu en l'espace de quelques jours dans le Jura bernois et considérait qu'il était urgent de «mettre un terme à ce carnage».

Dès deux bovins tués

Et le canton de rappeler que depuis la révision de l'ordonnance sur la chasse (OChP), entrée en vigueur le 15 juillet dernier, les meutes de loups peuvent être régulées dès que deux bovins au moins ont été tués sur une période de quatre mois, pour autant que des mesures de protection raisonnables aient été mises en place.

De plus, le loup ne peut être régulé que si la meute concernée s'est reproduite avec succès pendant l'année durant laquelle la régulation a été autorisée.

Réduire au maximum les risques

La Direction générale de l'environnement suit de près la situation sur le terrain. Elle le fait en étroite collaboration avec la Direction générale de l'agriculture, la Fondation Landry et les propriétaires de bétail.

Les dommages causés par le loup aux animaux de rente, sur la base des constats de terrain effectués par les surveillants permanents de la faune, sont indemnisés conjointement, à raison de 80 % à charge de la Confédération et 20 % du canton. Des mesures de protection sont également mises en place de concert avec les éleveurs afin de réduire les risques de nouvelles attaques.


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