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Voici les 8 plus grands mythes autour du café

Le café est une boisson très appréciée dans le monde entier, autour de laquelle circulent de nombreux mythes. Tout ce que l'on dit de ce breuvage n'est pas forcément vrai. Blick fait le point avec deux expertes.
Publié: 26.05.2022 à 08:25 heures
Sonja Zaleski-Körner

Commencer sa journée par un café pour se réveiller au plus vite, tel est le geste quotidien de nombreux travailleurs. Ceux pour qui un matin, ça ne sert à rien, peuvent toujours le savourer en toute décontraction dans l’après-midi.

De nombreux mythes circulent autour de cette boisson chaude. Un jour, une étude indique qu’elle soigne des maladies. L’autre, qu’elle serait addictive et malsaine. Alors, qu’en est-il? Evelyne et Béatrice Rast, propriétaires du café gastronomique lucernois Rast Kaffee, nous éclairent sur les propriétés du petit grain foncé le plus discuté du monde.

Mythe 1: Ne pas boire de café le soir

Cette affirmation est en grande partie vraie. «La caféine a un effet stimulant. Le corps a besoin d’environ cinq heures pour éliminer la moitié de la caféine ingérée. Le café consommé tard dans la journée repousse l’envie de dormir et peut avoir des conséquences sur la qualité du sommeil», explique Evelyne Rast. Le mode de préparation du café n’a pas d’influence sur la teneur en caféine.

Beaucoup pensent que le café est mauvais pour la santé, alors qu'il pourrait même prévenir certaines maladies. Il ne faut cependant pas en consommer trop.
Photo: Unsplash/theexplorerdad
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Si l’on ne veut pas perturber son rythme de sommeil, il est conseillé de se passer de son petit espresso après le repas du soir. Le délai est d’environ cinq heures avant l’heure de coucher. Les personnes qui ressentent les effets de la caféine mais qui ne souhaitent pas renoncer au café peuvent toutefois opter pour des variantes décaféinées. «Mais il y a aussi beaucoup de gens qui ne réagissent pas aux effets de la caféine», précise l’experte.

Mythe 2: La caféine réveille

«Oui, la caféine est un stimulant pour le réveil. Environ 30 à 45 minutes après avoir bu du café, la caféine pénètre dans la circulation sanguine. Nous sommes alors plus éveillés, plus actifs et plus concentrés», confirme la codirectrice du torréfacteur gourmet. Selon la variété du grain, le café contient plus ou moins de caféine.

«Plus le café pousse en altitude, plus sa teneur en caféine est faible», ajoute Evelyne Rast. Coffea Arabica, c’est-à-dire le café arabica, et Coffea Canephora, dont fait partie le café robusta, ont une teneur en caféine différente: celle de l’arabica va de 1,1 à 1,7%, celle du robusta de 2 à 4,5%.

Mythe 3: On peut devenir accro au café

Selon Beatrice Rast, il n’est pas possible de répondre clairement à ce mythe: «Les chercheurs ne sont pas d’accord sur la question de savoir si la caféine peut créer une dépendance physique comme l’alcool ou d’autres drogues.» Mais la dépendance peut aussi être psychologique: «En buvant du café, une habitude liée à des rituels peut s’installer.»

Mythe 4: Il est mauvais pour la santé

Evelyne Rast réfute ce mythe: «Selon des études, deux à quatre tasses de café par jour seraient même bénéfiques pour la santé et aideraient à prévenir certaines maladies.»

Cependant, comme la tolérance individuelle à la caféine varie d’une personne à l’autre, le dosage est très personnel. Si l’on consomme trop de café par jour, le corps peut réagir par des maux de tête ou de la nervosité, prévient la spécialiste. Il est donc important de savoir quelle quantité de ce stimulant nous convient.

Mythe 5: Le café doit toujours être consommé sans lait

«Non, le café ne doit pas être consommé sans lait par principe, explique l’Alémanique Evelyne Rast. Il est même possible de faire du café quelque chose de joli visuellement, comme le 'latte art'.»

Grâce à sa teneur élevée en matières grasses, le lait est un vecteur de goût idéal. De même, des alternatives à base de soja, d’avoine ou de riz peuvent permettre des combinaisons intéressantes, selon l’experte. En raison de leurs notes particulières, le choix du café doit être adapté à chaque alternative laitière.

Mythe 6: La date de péremption sur l’emballage

Ce mythe n’en est pas un — du tout! Beatrice Rast fait remarquer que le café est un produit frais et que le café torréfié contient jusqu’à 20% de matières grasses ou d’huile. «Au contact de l’oxygène, la graisse s’oxyde très rapidement et peut devenir rance. La date de torréfaction est donc déterminante. La durée de conservation minimale n’a aucune signification, d’autant plus que les critères de durée de conservation minimale sont fixés par les torréfacteurs ou les vendeurs eux-mêmes et qu’elle peut aller de trois mois à deux ans.»

Les consommateurs devraient donc absolument se baser sur la date de torréfaction. Plus le café est frais après la torréfaction, mieux c’est, conseille l’experte.

Mythe 7: Le café acide est moins digeste

Cette affirmation n’est pas non plus exacte, car selon Beatrice Rast, chaque café présente un certain degré d’acidité ou d’amertume. Ces deux goûts font partie du café et ne le rendent pas plus ou moins digeste. La spécialiste précise qu’une telle altération de l’arôme est souvent le fait de la personne elle-même.

«Si le café est trop acide ou trop amer, cela est généralement dû à un mode de préparation mal choisi, à une mauvaise préparation ou à une mauvaise torréfaction. Une acidité ou une amertume trop dominante est souvent le signe d’une surextraction ou d’une sous-extraction. Cela signifie qu’il y a trop ou pas assez de substances qui se détachent du café lors de l’infusion.»

Mythe 8: Le robusta est moins bon que l’arabica

Ce mythe est faux, comme l’explique Beatrice Rast: «L’arabica et le robusta ne peuvent pas être comparés de manière aussi sommaire. Ce qui est déterminant pour la qualité de chaque type de café, ce sont les soins apportés aux plantes, le type de récolte et le traitement ultérieur et la torréfaction des fruits récoltés ainsi que la préparation.»

Coffea Arabica et Coffea Canephora sont les deux espèces de café les plus importantes sur le plan économique. Le robusta est une variété très répandue de Coffea Canephora. L’arabica représente près de 60% de la production mondiale et le robusta près de 40%.

(Adaptation par Alexandre Cudré)

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