La formation de viticultrice
«Que du bonheur»

A 36 ans, elle commence un apprentissage de viticultrice.
Publié: 07.10.2021 à 14:16 heures
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Dernière mise à jour: 11.10.2021 à 16:18 heures
Shirley Amberg

Au cours de sa vie, Jacqueline Achermann (37 ans) est vraiment tombée amoureuse deux fois: de son mari et du bon vin. Ces rencontres ont toutes deux eu des répercussions de taille, qu’elles soient familiales ou professionnelles. Blick lui a rendu visite sur son lieu d’apprentissage à Wädenswil (ZH).

Pendant des années, Jacqueline Achermann (37 ans), de Mettmenstetten (ZH) a travaillé comme rédactrice dans une grande entreprise. Et puis, la mère de trois enfants âgés de 4, 6 et 10 ans décida de changer de métier, et donc de vie. En août, elle s’est lancée dans un apprentissage de vigneronne.

Lorsque Blick lui rend visite sur son lieu de travail à Wädenswil (ZH), elle affirme ne plus vraiment se souvenir des facteurs qui l’ont poussée à prendre un nouveau départ: «Comme souvent, ce fut une décision intuitive. Je voulais apprendre la viticulture dans son ensemble. Je savais que c’était la bonne décision.»

Jacqueline Achermann a commencé son apprentissage de vigneronne cet été.
Photo: Shirley Amberg
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Tout a commencé il y a deux ans, lors d’un voyage en famille dans les Balkans et en Slovénie, pays producteur de vin. «J’ai été fascinée par le paysage. Je me souviens encore avoir passé mes nuits sur Google; l’idée de la viticulture ne me lâchait plus.»

Apprentie à 36 ans

«Au début, mon mari a été surpris, mais mon idée l’a vite séduit», continue-t-elle. «J’ai donc cherché un domaine viticole.» Elle a trouvé son bonheur au Centre viticole de Wädenswil. Elle a commencé par un stage en août 2020: «J’ai mis la main à la pâte partout: dans les caves, sur les coteaux et sur les réseaux sociaux.»

Son travail a plu à Jacqueline Achermann dès le début: «On m’a accueillie à bras ouverts, alors que je n’avais aucune expérience agricole», raconte-t-elle, enchantée. Encore en stage, elle eut la possibilité de commencer un apprentissage de vigneronne.

«Qui aurait cru que, 20 ans après, j’allais à nouveau viser un CFC?», demande-t-elle en riant. Elle est ravie, mais quelques aspects l’inquiètent encore un peu, notamment l’examen de cariste.

Petits malheurs et grosse fatigue

La jeune apprentie connaît son lot de petits malheurs: «Je trébuche parfois sur des tuyaux, roule avec le frein à main en direction du compost, verse le raisin un peu trop rapidement dans l’égrappoir ou me laisse tomber un couvercle de barrique sur les orteils. Mais ce n’est que du bonheur.»

À 20 heures, elle est prête à aller se coucher, continue-t-elle. Elle ajoute que ses trois enfants sont bien contents que leur maman aille au lit en même temps qu’eux.

Clichés et quotas

Lorsqu’on lui demande si les clichés sur les vignerons sont fondés, elle répond: «Ils aiment bien boire, c’est vrai. Et pas uniquement leur propre vin. À la fin de mon stage, j’avais apporté quelques bouteilles de mousseux. L’enthousiasme fut limité, mais tout le monde était quand même un peu pompette!»

Pour elle, la passion du vigneron est contagieuse. Et celle de notre apprentie l’est aussi: «Les vignerons aiment parler de leur travail. Ils sont tolérants et curieux. On ne m’a jamais fait de commentaires négatifs sur mon passage de la chaise de bureau au siège de tracteur. Bien au contraire: on se réjouit toujours pour moi que j’aie changé d’orientation professionnelle à 35 ans.»

Plans d’avenir

Pour Jacqueline Achermann, les métiers de la vigne sont les plus sympathiques qui soient. Elle n’a jamais autant ri. Elle apprécie aussi que de plus en plus de femmes se lancent dans l’aventure. Dans l’exploitation qui l’emploie, les trois derniers apprentis étaient des femmes.

Elle ne sait pas encore si elle se consacrera à l’avenir à la vigne ou si elle combinera ses deux métiers. «Tout est possible!», conclut-elle.


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