Pour les fans de street food
Deux restauratrices ouvrent un food court à Genève

Déjà à l’origine du Street Food Festival, Pascale Clemann et Lara Mai Vo Van ouvrent un food court dans les murs de Confédération Centre: Spoon Food Hall.
Publié: 28.04.2022 à 11:33 heures
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Dernière mise à jour: 28.04.2022 à 18:14 heures
Nouhad Monpays

Attention, nouvelle adresse au bout du lac. Mercredi 21 avril, rendez-vous avait été donné à un parterre de journalistes et d’influenceurs invités par carte postale à découvrir une nouvelle adresse genevoise: Spoon Food Hall, un «food court» ouvert dans le nouveau centre commercial de Confédération Centre.

Food quoi?

Revenons aux bases, qu’est ce donc qu’un «food court»? Rapidement résumé, c’est un espace qui rassemble plusieurs adresses de restauration indépendantes, généralement orientées street food.

Ce concept – parfois flou, comme la distinction entre «food court» et «food hall», censé être un peu plus chic – n’aura pas échappé aux lecteurs les plus voyageurs puisqu’il existe aux quatre coins de la planète. Et depuis longtemps. Mais puisque en Romandie, on est encore un peu lent… et qu’on aime se jouer des tendances (rien ne vaut une bonne vieille fondue, n’est-ce pas?), il aura fallu du temps pour voir fleurir ce genre d’espace multi-adresses entièrement dédié à la gastronomie.

Pascale Clemann et Lara Mai Vo au Spoon Food Hall
Photo: DR

Les food court viennent… des Etats-Unis, où la culture food est bien loin de celle des codes du Vieux Continent. Les Américains, l’Amérique rurale en particulier, n’aiment ni marcher, ni manger à heure fixe, ni les menus à rallonge (le traditionnel entrée-plat-dessert) et surtout, ils adorent avoir du choix et ce, à toute heure. Le food court c’est donc le royaume de la street food, mais aussi «l’ubérisation» avant l’heure du restaurant: plus besoin de se rendre au restaurant, les restaurants viennent à vous.

Dans le monde anglo-saxon (et ailleurs), on les retrouve généralement aux derniers étages des malls, ces centres commerciaux gigantesques. Les Asiatiques et les pays du Golfe ont par ailleurs très vite adopté ce mode de consommation. D’une part parce que – en Asie en particulier – la street food est un art de vivre, mais aussi parce que «la clim, c’est la vie»! Quoi de mieux donc que des lieux tout en un où se mêlent shopping, à manger pour tous les goûts, tout au long de la journée et une température de 13 degrés?

Une sélection aux petits oignons

Bon, on ne va pas se mentir, avec sept petits restos, le Spoon Food Hall reste loin des 30 stands du Time Out de Lisbonne ou de New York.

L’esthétique du lieu est néanmoins hyperléchée et articulée autour d’un bar spectaculaire, habillé en carreaux artisanaux vert chatoyant. La présence de jolies banquettes en velours, dont le coloris vert toujours, répond à celui du bar et des nombreuses plantes qui agrémentent le lieu, y apporte un petit côté classieux. Tout cela a été pensé par l’architecte Genevoise Yasmina Wakim (aussi à l’origine du concept culinaire Street Gourmet, rue du Prince) pour créer un lieu de vie convivial où on aime s’attarder.

Mais à l’heure du repas que choisir? L’odeur flottante de gyros de chez Oh My Greek! me chatouille les narines, alors que l’approche de l’été me rappelle qu’une salade créative de chez Elsalad serait un meilleur choix. L’incontournable Lobster roll à la brioche hyper moelleuse et à la mayonnaise savoureuse de chez Lobster & Co, m’appelle aussi du coin de la pince.

D’ailleurs, on retrouve ici des sommités locales de la street food genevoise comme Umamido qui ouvre son premier rice shop et qui décline un nouveau concept, abandonnant ses goûteux ramen pour de généreux donburis (grands bols de riz garnis) réconfortants qui flairent bon le Japon.

Le donburis réconfortant de chez Umamido Rice Shop, ici avec du porc pané et un oeuf parfait
Photo: Nouhad Monpays

Les effluves des sandwichs au poulet rôti de chez Poulet doré (que l’on trouve normalement sur les marchés de la ville) ont aussi fait des émules, alors que quelques autres s’attardent sur le stand coloré de Hoî an qui, comme son nom le laisse présager, propose une petite gastronomie vietnamienne. Au programme, un concentré de saveurs avec des recettes hypers calibrées de banh mì, Bò bún et quelques spécialités mijotées chaudes aux coloris arc-en-ciel.

Le succulent poulet rôti chez Poulet doré
Photo: Spoon Food Hall

Enfin, une des grandes nouveautés, c’est le stand Sando. Comme les petits sandwichs rectangulaires japonais? Et bien non, le pays du soleil levant se transpose ici sous forme de burgers gourmets pensés par Ivalu Acurio. On fond pour la formule teriyaki et son topping de fromage coulant au pain brioché. Il se murmure par ailleurs que la jeune fille à l’origine de ce petit bun brioché garni ne serait autre que la fille du chef péruvien Gastón Acurio le chef des très réputés restaurants genevois Yakumanka et Mandarin Oriental.

Une histoire de sœurs

Bref, du beau monde dans ce projet. D’ailleurs Spoon Food Hall a été lancé par David Coen et Laurent Dusonchet, deux entrepreneurs genevois. Ils en ont confié la mise en œuvre à Pascale Clemann et Lara Mai Vo Van.

Ces deux jeunes femmes à l’allure gracile et au style impeccable ne sont pas novices en la matière et sont les championnes du genre pour rendre la restauration cool. Elles sont les instigatrices inspirées du Geneva Street Food Festival et de leurs homologues de Nyon, Vevey et Neuchâtel. Ce sont aussi elles qui ont créé les restaurants secrets L’antichambre ou le Noël aux Bastions (passé depuis au Jardin Anglais).

Les éternelles jeunes femmes se sont rencontrées dans les bureaux de L’Oréal, où le départ de l’une aura scellé celui de l’autre et le début d’une aventure créative et entrepreneuriale de longue haleine: «Pascale et moi somme comme des sœurs. Nous avons les mêmes goûts, les mêmes envies, et nous ne pourrions pas travailler l’une sans l’autre. Nos inspirations viennent surtout de ce qui se fait Suisse alémanique à Zurich en particulier. Pour nous, Il était indispensable de créer enfin un vrai food court sur Genève, nous y pensions depuis longtemps et nous avons sauté sur l’occasion de concrétiser ce projet», raconte Lara Mai Vo Van.

Un curry vietanmien de chez Hoî An
Photo: Nouhad Monpays

Outre cette âme sœur professionnelle, Lara Mai Vo Van a une autre sœur – biologique cette fois – nommée Maria Xuan, la personne derrière les recettes du Hoî An (le petit stand vietnamien de Spoon Food Hall), hommage à la culture vietnamienne de leur papa.

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