Pas de bras, pas de chocolat
Nestlé prive les Suisses de son nouveau KitKat végan

La vénérable friandise née en 1935 fait un peu de place pour une nouvelle version 100% végétale qui arrive sur les marchés de quinze pays… mais pas en Suisse. Qu'à cela ne tienne, nous l'avons quand même goûtée.
Publié: 09.09.2022 à 16:57 heures
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Dernière mise à jour: 09.09.2022 à 17:09 heures
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Fabien GoubetJournaliste Blick

La vie est parfois cruelle comme être privé de chocolat. Les fans européens du KitKat pourront bientôt déguster le nouveau KitKat V, version végane de la célèbre friandise au chocolat. Mais pas les Suisses.

Un KitKat végan? Toucher à l'un des produits Nestlé les plus iconiques, et certainement l'une des confiseries les plus vendues au monde, c'est une révolution. Celle-ci se voit déjà sur l'emballage: le fameux rouge propre au packaging des bâtonnets chocolatés s'efface au profit du vert, couleur des plantes et des feuilles ornant le papier et rappelant l'origine végétale de la gâterie.

On constate rapidement une curieuse mention: «Peut contenir du lait». Ha bon? Oui. En fait, le lait est bien absent de la liste des ingrédients - sans quoi le produit ne serait évidemment pas végan - mais il peut toujours y avoir d'infinitésimales traces de poudre de lait dans les usines, ce dont les personnes qui y sont allergiques doivent être informées.

Exit le rouge, place au vert, plus écolo, forcément.
Photo: Content Studio Gatwick

Succès sur les réseaux sociaux

Après avoir testé avec succès le KitKat végan au Royaume-Uni en 2021, le géant veveysan de l'alimentation part à la conquête de ce segment de marché en croissance dans quinze pays d'Europe, dont la France, l'Allemagne et l'Autriche. «Face à la réponse très positive des consommateurs [britanniques], nous sommes très heureux de le lancer à une plus grande échelle», a déclaré dans un communiqué la directrice du Centre de technologie de confiseries de Nestlé, Lise Barrett.

On a voulu le goûter, mais le «KitKat Vegan n'est pas disponible en Suisse pour le moment. Nous étudions l’éventualité de l’introduction de ce produit sur le marché helvétique et n’avons donc pas de date de lancement prévue actuellement», nous a répondu Nestlé. Alors on a pleurniché un peu, et l'entreprise a finalement consenti à nous en lâcher quelques-uns en exclusivité, pour nous faire une idée.

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À la place du lait, on trouve «une alternative à base de riz» - du lait végétal extrait du riz, donc - qui a été choisie pour sa capacité à donner «une texture et une saveur parfaites». Voyons cela: effectivement, la gaufrette est bien croustillante, le chocolat n'a rien de surprenant (et tant mieux), bref c'est… un KitKat. En dégustation à l'aveugle, on aurait bien du mal à le distinguer de son cousin rouge.

Apparence, consistance, goût: dur de faire la différence entre la version végane et l'original.
Photo: Fabien Goubet

Bilan carbone un peu plus faible

Outre l'emballage et l'absence de lait, la différence se joue dans l'empreinte carbone, qui serait de 18% inférieure à celle du KitKat habituel. Les produits végans ont en effet bien souvent une empreinte bien moindre que leurs homologues préparés avec des ingrédients d'origine animale. Produire un litre de lait de riz nécessite 270 litres d'eau, pour une empreinte carbone de 1,2 kg de dioxyde de carbone, tandis que la même quantité de lait de vache demande 628 litres d'eau et libère l'équivalent de 3 kg de CO2, d'après une étude parue dans la revue «Science».

Sans vouloir faire les rageux, on peut se demander pourquoi la Suisse est privée d'une telle friandise, certes née et fabriquée au Royaume-Uni, mais dans les usines de la plus célèbre des boîtes helvétiques.

Car le KitKat est devenu culte dans bon nombre de pays. Aux Etats-Unis, Google avait ainsi nommé KitKat une version de son système d'exploitation Android. Au Japon, le KitKat est une quasi-religion, rappelle le «New York Times». Il se décline dans une ribambelle de parfums originaux (fraise, matcha, saké, pastèque ou encore potiron) que les fans s'échangent et collectionnent en se rendant dans de très chic boutiques KitKat, façon Nespresso.

Alors pourquoi Nestlé snobe-t-il le marché helvétique? En fait, ce sont peut-être les Suisses qui snobent Nestlé. Le KitKat y est beaucoup moins populaire qu'ailleurs, les gens jetant leur dévolu sur les branches et autres Kägi Fret, des sucreries qu'ils identifient peut-être comme plus ancrées dans la culture locale. Nul n'est prophète en son pays...


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